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Appels au boycott : les artistes israéliens en crise face à la guerre et à la censure

by Matthieu Dourtou
Artistes israéliens en crise : entre boycott, guerre et censure

Les artistes israéliens face à un boycott croissant

Le monde de l'opéra n'échappe pas aux différents appels au boycott contre les artistes israéliens.

EN BREF

  • Les artistes israéliens subissent un boycott grandissant sur la scène internationale.
  • Le Royal Ballet et l'Opéra de Grande-Bretagne annulent leur collaboration avec l'Opéra israélien.
  • La situation met en péril la carrière de nombreux artistes en Israël, comme en témoigne la mezzo-soprano Anat Czarny.

Israël fait face à un isolement croissant sur la scène culturelle internationale. Depuis l'escalade des tensions liées à la guerre, des boycotts ciblent de plus en plus les artistes israéliens. Récemment, un incident lors d'un concert de l'Orchestre philharmonique israélien à Paris a mis en lumière cette tendance inquiétante.

La structure emblématique du Royal Ballet et de l'Opéra de Grande-Bretagne a, pour sa part, décidé d'annuler sa participation à une production prestigieuse de Tosca, refusant ainsi d'associer son nom à l'Opéra israélien. Cette décision a été motivée par la volonté de ne pas soutenir un lieu qui, selon les mots des signataires d'une lettre ouverte, est perçu comme "un alignement délibéré avec un gouvernement engagé dans des crimes contre l'humanité".

Plus de 200 membres de cet organisme britannique ont exprimé leur désaccord, dénonçant le soutien affiché par l'Opéra israélien à l'armée. Selon eux, cette institution "récompense et légitime les forces responsables des meurtres quotidiens de civils à Gaza".

Il est important de noter que l'Opéra israélien ne reste pas sans répondre. Tali Barash Gotlieb, la directrice générale, a déclaré : "Nous avons rencontré de grandes difficultés au cours de l'année qui s'achève, et nous nous préparons à des défis similaires pour la prochaine saison."

Dans ce contexte, l'Opéra israélien a décidé de monter Tosca en version exclusive aux créateurs et artistes israéliens. Ce choix met en avant une volonté de contrer le boycottage en redéfinissant la représentation artistique du pays. Néanmoins, cela implique de travailler dans des conditions économiquement précaires.

Les mesures de boycott s'étendent également aux festivals, qui refusent l'invitation d'artistes israéliens, impactant négativement leur marché. Même après l'établissement d'un cessez-le-feu, la pressions sur les artistes est palpable et semble se renforcer.

Anat Czarny, une mezzo-soprano israélienne, exprime son sentiment de frustration face à cette réalité. Elle explique : "Je peux comprendre les deux côtés du sujet, mais j'étais très déçue." Dans un discours poignant, elle ajoute : "J'ai un peu l'impression que ce n'est pas la politique qui gagne mais c'est plutôt l'art qui perd."

Anat Czarny, mezzo-soprano

La situation actuelle accentue la précarité des métiers artistiques en Israël. Alors que la guerre perdure depuis deux ans, de nombreux artistes, comme Anat, le font en jonglant avec d'autres professions, telle qu'infirmière, pour poursuivre leur passion. Ce défi quotidien témoigne d'un engagement rare, mais soulève des interrogations profondes sur l'avenir culturel du pays.

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