Home ActusNews Au Japon, un accord de coalition propulse Sanae Takaichi vers la fonction de Première ministre.

Au Japon, un accord de coalition propulse Sanae Takaichi vers la fonction de Première ministre.

by Matthieu Dourtou
Coalition Boosts Sanae Takaichi's Bid for Prime Minister in Japan.

Le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir au Japon, a signé, le lundi 20 octobre, un accord de coalition avec le parti Ishin. Cet accord pourrait permettre à la présidente du PLD, Sanae Takaichi, de devenir la première femme à gouverner le pays dès mardi prochain.

EN BREF

  • Sanae Takaichi pourrait devenir la première femme première ministre du Japon.
  • Le PLD a formé une coalition avec le parti Ishin pour garantir sa majorité.
  • Des réformes fiscales majeures, comme la réduction de la taxe sur les denrées alimentaires, sont envisagées.

Sanae Takaichi, âgée de 64 ans et connue pour ses positions ultraconservatrices, semblait en bonne voie pour remplacer Shigeru Ishiba, le Premier ministre démissionnaire. Elle avait été élue à la tête du PLD le 4 octobre, à l’issue d’un scrutin interne. Le retrait récent du parti Komeito, qui faisait partie de la coalition gouvernementale depuis vingt-six ans, a plongé le Japon dans une crise politique, forçant le PLD à rechercher un nouveau partenaire.

L'accord avec le parti Ishin place la coalition dirigée par Mme Takaichi à seulement deux sièges de la majorité requise pour l'emporter lors d'un vote parlementaire programmé pour mardi. Cependant, elle est assurée de remporter le second tour, qui nécessite une simple majorité. M. Yoshimura, codirigeant d’Ishin, a déclaré :

« Je suis convaincu que nous partageons la même volonté de faire progresser le Japon. »

Réformes économiques en perspective

Selon des sources bien informées, les deux partis ont convenu d’un ensemble de propositions visant à dynamiser l’économie japonaise. Parmi ces mesures, la réduction à zéro de la taxe sur les denrées alimentaires, actuellement fixée à 10 %, est particulièrement notable. Le PLD a également accepté la demande de M. Yoshimura de réduire le nombre de sièges au Parlement, marquant ainsi une volonté de réformer l'architecture politique du pays.

Cette perspective d'accord a entraîné une hausse remarquable de plus de 3 % de la Bourse de Tokyo, propulsant l'indice Nikkei à son plus haut niveau historique, dépassant les 49 000 points. Ces fluctuations boursières témoignent de l'intérêt croissant des investisseurs pour les réformes proposées sous la direction de Takaichi.

Le PLD, qui gouverne le Japon de manière quasi ininterrompue depuis 1955, a néanmoins dû faire face à des scandales financiers. Le plus récent a été un facteur contribuant au retrait du Komeito, ce qui pourrait impacter la réputation du parti. Dans ce contexte, la tâche qui attend Sanae Takaichi sera exigeante : elle devra affronter des défis importants, tels que le vieillissement de la population, la dette nationale colossale, et des inquiétudes croissantes concernant l'immigration.

Il faut également souligner que, pour faire face à ces enjeux, Sanae Takaichi entend soutenir l'économie par le biais d'une augmentation des dépenses publiques et de rabais fiscaux, une stratégie risquée mais potentiellement payante.

Le vote parlementaire pour désigner le nouveau premier ministre intervient quelques jours avant une visite prévue du président américain, Donald Trump, au Japon. Les relations commerciales entre Washington et Tokyo demeurent tendues, M. Trump exerçant une pression pour que le Japon cesse d'importer de l'énergie russe et accroisse ses dépenses de défense.

Avec cette coalition, l'enjeu n'est pas seulement de gouverner, mais de réformer en profondeur un pays en pleine mutation. Le défi qui attend Sanae Takaichi aura des répercussions non seulement pour le Japon, mais également sur la scène internationale, notamment dans le contexte actuel marqué par des tensions géopolitiques.

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