Augmentation des violences envers les médecins en 2024
En 2024, près de 2000 incidents ont été déclarés par les médecins à leur ordre professionnel, illustrant une hausse alarmante de 26% par rapport à l'année précédente. Ce phénomène, qui touche profondément le corps médical en France, mérite une attention particulière.
EN BREF
- Près de 2000 incidents signalés, une hausse de 26% en un an.
- 63% des déclarations proviennent des médecins généralistes.
- La loi Pradal de 2025 vise à renforcer la protection des soignants.
Selon un rapport publié par l'Observatoire de la sécurité des médecins, les médecins ont signalé un total de 1207 agressions verbales ou menaces, 306 falsifications d'ordonnances, 166 tentatives de vol, 105 agressions physiques et 104 actes de vandalisme. Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l'Observatoire, a souligné que cette augmentation des signalements a "explosé" après la pandémie de Covid-19, avec une hausse de 95% depuis 2021.
Les médecins généralistes, représentant 57% des médecins en France, sont les plus touchés, représentant 63% des déclarations d'incidents. Cependant, d'autres spécialités sont également concernées, notamment les psychiatres (4%), souvent associés au trafic de médicaments, ainsi que les ophtalmologues, gynécologues, médecins du travail, cardiologues et dermatologues (2% chacun).
Les principales causes de ces agressions incluent des reproches relatifs à la prise en charge (32% des cas), des refus de prescriptions (17%) et des temps d'attente jugés excessifs (8%). Le phénomène de falsification de documents, bien que minoritaire auparavant, représente désormais un quart des incidents. Ces chiffres concernent principalement la médecine de ville, qui enregistre 74% des déclarations.
Il est préoccupant de noter que seuls 35% des médecins agressés ont déposé plainte, tandis que 7% ont choisi de faire une main courante. Pour tenter de "casser cette spirale de la violence", l'ordre des médecins a signé environ une centaine de protocoles avec des parquets, des agences régionales de santé (ARS) et les forces de l'ordre, dans le but de faciliter le contact et d'accélérer la justice.
La récente loi Pradal, promulguée en 2025, bien que manquant encore de certains décrets, a pour but de renforcer les sanctions envers les violences et outrages à l'encontre des soignants. Jean-Jacques Avrane s'est réjoui de cette avancée, qui permettra également aux directeurs d'établissement et à l'ordre des médecins de déposer plainte à la place de la victime. Il espère que ces mesures permettront de créer un environnement plus sûr pour les médecins exerçant auprès du public.
Face à ces chiffres inquiétants et à la montée des violences, il est impératif d'agir. La sécurité des soignants est un enjeu crucial pour la pérennité d'un système de santé efficace et respecté. Les professionnels méritent d'exercer leur métier dans la sérénité, sans craindre pour leur sécurité, alors même qu'ils sont en première ligne pour la santé de la population.