Après plusieurs tentatives avortées, le gouvernement israélien maintient une position claire et sans appel. Ce lundi, Israël a affirmé qu'il ne permettrait pas à la flottille internationale — transportant aide humanitaire et militants pro-palestiniens de briser le blocus imposé à Gaza.
EN BREF
- Israël réaffirme son blocus maritime sur Gaza face à la flottille d'aide humanitaire.
- Des personnalités publiques, dont Greta Thunberg, participent à l'initiative.
- Mathilde Panot appelle à une protection diplomatique pour les Français à bord des navires.
Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré : « Israël ne permettra pas à des navires d'entrer dans une zone de combat active », et insiste sur la légalité de son blocus naval. Selon cette déclaration, les navires en transit seraient autorisés à accoster dans le port d’Ashkelon, au nord de Gaza, d'où l'aide pourrait être distribuée.
Les autorités israéliennes ajoutent que si les intentions des participants sont réellement humanitaires, ils doivent accoster à Ashkelon pour y décharger leurs vivres. Ce matériel serait ensuite rapidement acheminé vers Gaza de manière coordonnée. Une position qui soulève des interrogations sur les véritables intentions de la flottille.
Une flottille engagée dans la solidarité
La Global Sumud Flotilla, qui a quitté la Tunisie la semaine dernière, est composée de plusieurs navires souhaitant acheminer de l'aide humanitaire à Gaza tout en dénonçant le blocus israélien. Parmi ses membres, l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg fait parler d’elle, soulignant le caractère international et engagé de cette initiative. Les préparations de cette flottille ont été marquées par des reports liés à des préoccupations de sécurité et aux caprices de la météo.
Après deux tentatives précédentes contrecarrées par Israël en juin et juillet, les participants de cette mission maritime persistent et tentent de rejoindre les côtes de Gaza. Ils soulignent avec ferveur qu'il s'agit d'une mission humanitaire, même si Israël soupçonne également des intentions politiques cachées derrière cette initiative.
Dans ce contexte tendu, la députée Mathilde Panot, cheffe des députés France Insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, a interpellé le président français Emmanuel Macron afin qu’il accorde une protection diplomatique aux ressortissants français à bord des navires. Elle indique que plusieurs pays, comme l’Espagne et le Brésil, ont déjà pris de telles mesures.
Monsieur le Président, la responsabilité de protéger les ressortissants français participant aux flottilles vous incombe. Alors que vous vous apprêtez à reconnaître l’Etat de Palestine, nous vous demandons d’octroyer la protection diplomatique de la France.
Les membres de la flottille incluent également l’eurodéputée LFI Rima Hassan et l’actrice Adèle Haenel. En juillet dernier, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, avait qualifié l’expédition de « irresponsable », estimant que cette initiative n’apporterait aucune solution à la crise humanitaire actuelle.
Les récentes déclarations des Nations Unies dénoncent d’ailleurs la situation catastrophique qui prévaut dans certaines parties de Gaza. Au mois d'août, l'organisation internationale a averti d'un risque de famine sur le territoire, aggravé par la guerre qui a éclaté suite à l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur Israël, le 7 octobre 2023.
La flottille de Gaza, au-delà d'être une simple question d'aide, s'inscrit donc dans un contexte diplomatique et humanitaire complexe. Avec des personnalités emblématiques à son bord, elle attire l'attention sur une crise souvent négligée, faisant résonner les appels à la solidarité dans un monde en proie à des conflits persistants.