Sous un soleil déclinant, Hassan, âgé de 16 ans, s’occupe des chèvres. Avec un air inquiet, il balaie du regard la vallée où il a grandi. Son père a emmené le reste du bétail pâturer dans les collines alentour, laissant l’adolescent avec un sentiment d’incertitude. Les Bédouins, réputés pour leur réserve et leur discrétion, se réfèrent généralement à leur représentant. Tout ce que Hassan accepte de partager, c’est que lui et sa famille, qui compte neuf frères et sœurs, attendent les bulldozers.
EN BREF
- Des centaines de Bédouins à Jabal al-Baba reçoivent un ordre d'évacuation avant le 10 octobre.
- Environ 5 000 Palestiniens pourraient être affectés par cette décision.
- Ces évacuations font partie d'une politique de colonisation qui impacte gravement la population locale.
À la fin du mois d’août, des centaines de commerçants et de Bédouins du petit village de Jabal al-Baba, situé à quelques kilomètres à l’est de Jérusalem en Cisjordanie, ont reçu l’ordre de quitter les lieux. Le délai imposé est imminent : ils doivent évacuer d’ici le 10 octobre. Au total, environ 5 000 Palestiniens pourraient être concernés par cette situation, une perspective qui ne manque pas de peser lourd sur cette communauté déjà fragilisée.
Ces évacuations s'inscrivent dans un cadre plus large de tensions liées aux politiques de colonisation dans la région. Ces mesures governmentales, souvent difficiles à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas la complexité du terrain, ont pour but d’étendre la présence israélienne dans des zones sensibles. Beaucoup de Bédouins, comme Hassan et sa famille, vivent déjà des conditions précaires, faisant face à des pressions régulières qui menacent leur mode de vie traditionnel.
Un mode de vie menacé
Les habitants de Jabal al-Baba mènent une existence nomade, élevant des chèvres et autres animaux dans un environnement aride. Leur mode de vie est intimement lié à la terre, et les évacuations imposées plongent la communauté dans une incertitude profonde. Sans possibilité de retours, ces familles doivent s’interroger sur leur avenir et celui de leurs enfants.
Les Bédouins, nombreux à dépendre de leurs troupeaux pour vivre, subissent non seulement une perte de leurs terres, mais aussi celle de leur identité culturelle. Le traditionnel mode de vie pastoral, basé sur des pratiques ancestrales, se voit ainsi progressivement effacé par des décisions administratives, souvent jugées arbitraires.
Des implications internationales
La situation à Jabal al-Baba ne saurait être dissociée du contexte international. La communauté mondiale suit de près les évacuations et les appels à protéger les droits des populations autochtones sont fréquents. Des ONG alertent souvent sur ces violations qui semblent se multiplier dans les territoires occupés.
Les réactions varient : certains gouvernements mettent en lumière la nécessité d’un dialogue constructif, tandis que d’autres restent silencieux face à la montée des tensions. Pour les Palestiniens, cette énième situation d'évacuation fait écho à une réalité quotidienne où les droits humains sont mis à mal.
Les rescapés du village n'ont d’autre choix que d'espérer un retournement de situation. La diaspora palestinienne, très engagée dans la défense de leur cause, apporte son soutien aux villageois, mais les tensions restent palpables sur le terrain.
Il devient ainsi crucial d’interroger les répercussions à long terme de ces déplacements forcés. Que deviennent les enfants, comme Hassan, dont l'adolescence se teinte de conflits et d'incertitudes ? La lutte pour la survie de leur identité culturelle et leur droit à une terre est plus que jamais d’actualité.