À la COP30 de Belém, l'absence des États-Unis, autrefois au cœur des négociations climatiques, permet à la Chine de s'affirmer comme un acteur puissant dans le secteur des énergies renouvelables. Profitant de cette vacance, Pékin s'est positionné comme le leader du sommet brésilien, mettant en avant sa force industrielle et ses ambitions diplomatiques. Malgré son statut de premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, la Chine se veut désormais un modèle à suivre en matière d’énergie verte.
EN BREF
- La Chine s'affirme comme leader des énergies renouvelables à la COP30 de Belém.
- L'absence des États-Unis laisse un vide stratégique pour les discussions climatiques.
- Des entreprises chinoises dominent le marché des technologies vertes avec des offres à prix compétitifs.
Au cœur du Parque da Cidade, où se déroule la COP, le pavillon chinois se distingue par sa taille et sa visibilité. Les leaders des grandes sociétés d’énergie verte de Chine, telles que CATL et BYD, présentent leur vision d'un avenir sans combustibles fossiles. Ce changement marque une étape décisive, car pour la première fois, le pavillon n'est plus seulement un espace de discussions techniques, mais un véritable centre d'influence.
Un vide stratégique sur la scène mondiale
Cette absence américaine, qui suscite des préoccupations croissantes, est pointée par des acteurs clés du secteur. Gavin Newsom, gouverneur de Californie, a averti : « L'Amérique est condamnée à perdre un avantage concurrentiel si nous ne prenons pas conscience de ce que la Chine réalise dans ce domaine. » Ce vide offre à Pékin une opportunité unique pour solidifier sa domination sur les chaînes d'approvisionnement et le marché des énergies renouvelables.
Dans ce cadre, les géants de l'énergie solaire comme Trina et Longi sont également bien représentés. Leur présence témoigne d'une volonté d'affirmer leur pouvoir sur le marché mondial des énergies renouvelables.
Leadership ou influence subtile ?
En public, le vice-ministre chinois de l'Écologie, Li Gao, insiste sur les avantages que la Chine peut apporter aux pays en développement grâce à sa position de premier producteur d'énergie verte. Il déclare que cette orientation permet d'accéder à de l'énergie à faible émission de carbone à des prix compétitifs. Cette stratégie est saluée par des figures de la scène internationale, comme Ana Toni, qui dirige la conférence.
Cependant, des analystes, tels que Sue Biniaz, ancienne envoyée climatique des États-Unis, mettent en garde : la Chine doit afficher un leadership plus audacieux, surtout avec son objectif modeste de réduction des émissions d’au moins 7 % d’ici 2035. Un défi que le pays doit relever pour aspirer à un rôle véritablement influent sur la scène climatique internationale.
Li Shuo, directeur climat à l'Asia Society Policy Institute, nuance cette perspective en déclarant : « Le pays le plus puissant n'est pas celui qui parle le plus fort à la COP, mais celui qui investit concrètement dans les technologies bas carbone. » Sur ce terrain, la Chine semble avoir pris une longueur d'avance.
Avec les événements récents à la COP30, il devient évident que le paysage climatique mondial est en pleine mutation. La montée en puissance de la Chine dans le secteur des énergies renouvelables et le retrait des États-Unis des négociations marquent un tournant qui pourrait redéfinir les alliances et les stratégies pour lutter contre le changement climatique. En observant la dynamique actuelle, il est crucial pour les autres nations de s'ajuster afin de ne pas être reléguées au second plan dans ce débat mondial essentiel.