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COP30 : un incendie maîtrisé met en lumière le retard des négociations climatiques

by Matthieu Dourtou
Climatic Conflagration: The Spotlight on Stalled Negotiations at COP30

Incendie à la COP30 à Belem : Évacuation tumultueuse et inquiétudes grandissantes

Ce jeudi 20 novembre, la 30e conférence mondiale sur le climat (COP30), qui se déroule à Belem, au Brésil, a été marquée par un incident imprévu. En effet, un incendie s'est déclaré sur le site, forçant l'évacuation de milliers de participants après une interruption soudaine des négociations.

EN BREF

  • Un incendie a éclaté lors de la COP30, entraînant l'évacuation de milliers de participants.
  • Dix-neuf personnes ont été traitées pour inhalation de fumée et crises d'anxiété.
  • Le ministre brésilien a indiqué que la cause de l'incendie pourrait être un court-circuit.

L'incendie s'est déclaré vers 14 heures, heure locale (18 heures à Paris) dans la zone temporaire construite au Parque da Cidade, où de grandes tentes climatisées abritaient les participants. Des cris d'alerte ont résonné dans l'air alors que les participants, pris de panique, couraient vers les sorties. La fumée s’est répandue rapidement, et des flammes ont endommagé le toit de certaines installations, notamment le pavillon de la communauté d'Afrique de l'Est. Ce scénario tragique a provoqué l'interruption des négociations, initialement prévues pour se poursuivre jusqu'à vendredi soir.

Les secours ont traité dix-neuf personnes en raison de l'inhalation de fumée et de deux crises d'anxiété. Kimberly Humphrey, spécialiste en médecine d'urgence, a déclaré avoir observé « des personnes en état de détresse émotionnelle et de choc ». Cet incident souligne les inquiétudes croissantes concernant la sécurité du site, qui était déjà frappé par des retards dans le calendrier des discussions.

Réactions et préoccupations sur la sécurité

Le ministre du tourisme brésilien, Celso Sabino, a évoqué une éventuelle cause liée à un court-circuit, mais sans confirmation. Il a également mentionné un problème déjà évoqué par Simon Stiell, le responsable de l'ONU Climat, sur des problèmes récurrents de sécurité, de climatisation et d'infrastructure. Ces problèmes s’étaient d’ailleurs déjà manifestés lors des jours précédents par des fuites d’eau observées par des journalistes. Cela soulève des questions cruciales sur l’organisation globale de cet événement international.

Les délégués ont exprimé leur frustration face à un processus de négociation qui patine. Les participants espéraient que cette conférence enverrait un message fort sur la coopération climatique, mais l'incident d'hier a mis en lumière le manque de préparation du site. Un délégué indonésien a clairement déclaré à l'agence de presse AFP que cet événement retarderait le processus, à un moment où des décisions cruciales doivent être prises.

Un contexte déjà tendu

Ce n'est pas la première fois que la COP30 est perturbée. Avant cet incendie, les activités avaient été interrompues par une incursion de manifestants indigènes ainsi que par un blocage de l'entrée des délégués. Le climat général à Belem est donc devenu instable et incertain. Beaucoup de participants admettent ne pas avoir eu de nouvelles claires de la présidence de la conférence, mettant en exergue un manque de communication qui pourrait freiner l’avancement des négociations.

La situation actuelle reste précaire, laissant les délégués en attente d'informations pour relancer un processus diplomatique essentiel. Leur impatience est croissante et pourrait avoir des répercussions sur les avancées attendues de cette COP. L’avenir des discussions sur la transition vers des énergies propres devient ainsi incertain, tandis que des pays comme la Chine, l’Inde et la Russie expriment déjà leurs réticences quant à des engagements jugés trop ambitieux.

En engageant des discussions sur la nécessité de créer une "feuille de route" pour abandonner progressivement le pétrole et le charbon, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, tente de ramener la question cruciale du changement climatique au centre des débats. Pourtant, cet épisode dramatique semble avoir exacerbé l'anxiété des délégués sur l'issue des négociations.

Ces derniers jours ont révélé non seulement des défis logistiques mais aussi la nécessité d'une coopération renforcée dans un contexte déjà complexe. Alors que les voix s'élèvent pour demander des actions concrètes, l'incendie de la COP30 pourrait marquer un tournant dans la perception de l'efficacité des négociations internationales sur le climat.

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