Une nouvelle tragédie secoue la Corse. Ce jeudi 6 novembre, un homme d'une quarantaine d'années a été tué par balle à Ghisonaccia, une commune de Haute-Corse. L'incident s'est produit alors qu'il regagnait son domicile en voiture, accompagné d'un proche et de son fils âgé de huit ans. Les tireurs, dont l'identité reste à établir, ont ouvert le feu sur le véhicule de la victime peu après 18h30, au lieu-dit Vadina, à proximité de l'étang d'Urbino, sur la côte orientale de l'île.
EN BREF
- Youssif El Assioui, un artisan, a été tué dans son véhicule à Ghisonaccia.
- Dix homicides ont été recensés en Corse depuis le début de l'année 2024.
- Une manifestation prévue à Ajaccio le 15 novembre pour s'opposer au crime organisé.
Youssif El Assioui, un artisan spécialisé dans la plâtrerie, a été mortellement atteint par plusieurs balles. Selon le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, la victime a succombé à ses blessures vers 21 heures. En réponse à ce meurtre, une enquête a été ouverte, traitée par le parquet pour homicide volontaire en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime. Les investigations ont été confiées à la section de recherches de la gendarmerie de Corse, un corps d'élite souvent mobilisé dans des affaires complexes.
Dix homicides depuis le début de l'année 2024
Ce meurtre tragique fait grimper le nombre d'homicides sur l'île à dix pour l'année 2024. Selon une source proche de l'affaire, des hommes encagoulés ont fait feu à plusieurs reprises en direction de Youssif El Assioui. Étant donné le modus operandi de l'attaque, les enquêteurs explorent la possibilité d'un règlement de comptes lié au milieu du banditisme. Il est à noter que la victime était connue des services de justice, et cette nouvelle tragédie s'inscrit dans un contexte de rivalités croissantes entre bandes criminelles qui luttent pour le contrôle de diverses activités sur la plaine orientale.
La violence s'intensifie, contribuant à l'inquiétude grandissante des habitants. Avec des chiffres alarmants de 18 homicides et 16 tentatives d'homicides enregistrés en 2024, la Corse se retrouve parmi les régions les plus touchées par la criminalité en France, avec une densité particulièrement élevée par rapport à sa population.
Une manifestation à Ajaccio pour s'opposer à la suprématie mafieuse
Face à cette flambée de violence, des voix s'élèvent pour dénoncer le phénomène. À l'initiative de plusieurs collectifs, associations et syndicats, une coordination « antimafia » a été créée en octobre dernier. Celle-ci appelle la population à se mobiliser et à s'opposer publiquement à la domination des groupes criminels. Une grande manifestation est prévue le 15 novembre à Ajaccio, avec l'objectif d'« obtenir de nouveaux moyens afin de renvoyer la mafia dans la marginalité de la délinquance ». Le message est clair : « Assassini, maffiosi, fora », soit « Les assassins et les mafieux, dehors », en langue corse.
Lors d'un déplacement à Bastia le 5 juin dernier, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a promis de renforcer les services judiciaires sur l'île. Il a également inauguré un pôle régional anticriminalité, une initiative inédite en France, visant à rendre plus efficace la lutte contre les activités mafieuses qui gangrènent la société corse.
Les événements récents mettent en lumière une réalité préoccupante. À mesure que la violence augmente, le besoin d'une réponse collective et déterminée se fait sentir. Les habitants de cette belle île, qui aspirent à la paix et à la prospérité, doivent plus que jamais s'unir contre ceux qui menacent leur sécurité et leur tranquillité.