Une enquête récente met en lumière la gestion du Covid-19 par le gouvernement britannique, qualifiée de trop optimiste et caractérisée par une culture toxique et chaotique à Downing Street.
EN BREF
- Près de 23 000 décès auraient pu être évités avec un confinement anticipé.
- Le rapport critique évoque une culture de prise de décision chaotique à Downing Street.
- Boris Johnson a reconnu des erreurs dans la gestion de la crise Covid-19.
Selon une enquête publique, près de 23 000 décès auraient pu être évités si le premier confinement avait été instauré plus tôt, au début de la pandémie de Covid-19. Ce rapport, publié ce jeudi, souligne que le gouvernement britannique, sous la direction du Premier ministre Boris Johnson, a sous-estimé la gravité de la situation.
Alors que le virus se propageait rapidement à travers le monde, les autorités britanniques ne réagirent que trop tard. Selon ledit rapport, un confinement aurait dû être mis en place une semaine plus tôt, anticipant ainsi un automne tragique avec un bilan de 226 000 décès au Royaume-Uni, l'un des plus lourds d'Europe.
Le premier confinement a été décrété le 23 mars 2020, soit trois mois après le début de l'épidémie en Chine. La lenteur de la réaction britannique a été vivement critiquée, Javier Garcia, un expert en santé publique, déclarant :
« Le manque d'urgence face à une crise imminente est inacceptable. »
Des réformes nécessaires pour l'avenir
Le Premier ministre actuel, Keir Starmer, a promis d'examiner attentivement ce rapport et a souligné que des améliorations avaient été mises en place dans les protocoles gouvernementaux en cas de crise. Dans un message vidéo, un groupe de proches des victimes du Covid-19 a évoqué les futures décisions politiques, déclarant que « les leçons doivent être tirées ».
Ce second rapport sur la gestion de la pandémie met clairement en cause le leadership de Boris Johnson et l'optimisme excessif qui a caractérisé la réponse du gouvernement au début de l'épidémie. Heather Hallet, qui a dirigé l'enquête, a mentionné que la situation exigeait un leadership fort et que le gouvernement devait avoir perçu la menace dès la fin janvier.
Une culture organisationnelle à revoir
Ce rapport pointe également une culture toxique et chaotique à Downing Street, qui a entravé des décisions éclairées. Le manque de moyens alloués au dépistage a particulièrement été incriminé, car cela a empêché une compréhension adéquate de la propagation du virus, entraînant des conséquences désastreuses.
Un autre élément marquant de cette période fut le « Partygate », où des fêtes ont été organisées au 10 Downing Street, nuisant à la confiance du public et fragilisant le respect des restrictions sanitaires par la population. Ce scandale a contribué à la chute de Boris Johnson.
Reconnaissant ses erreurs devant la commission d’enquête publique en décembre 2023, Boris Johnson a déclaré qu'il aurait dû saisir la gravité de la crise bien plus tôt. Il a exprimé ses excuses aux familles des victimes, affirmant que « l'erreur est humaine ». Toutefois, la réticence à écouter les avis des experts et des praticiens sur le terrain reste jugée inacceptable par de nombreux observateurs.
Alors que le Royaume-Uni continue de faire face aux répercussions du Covid-19, ce rapport résonne comme un appel à une réévaluation des stratégies de gestion de crise. Les vérités mises en lumière incitent à réfléchir sur les leçons à tirer pour l'avenir et l'importance d'une réponse appropriée face à des crises sanitaires de cette ampleur.