Home ActusNews Dahbia Benkired : le cri du cœur de la mère et du frère de Lola face à son retour potentiel

Dahbia Benkired : le cri du cœur de la mère et du frère de Lola face à son retour potentiel

by Matthieu Dourtou
Lola's Return: A Mother's Heartfelt Plea and a Brother's Despair.

Condamnation de Dahbia Benkired

Le 24 octobre dernier, la cour d'assises de Paris a prononcé une décision marquante en condamnant Dahbia Benkired à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour le meurtre de la petite Lola, survenu en 2022. Cette peine, d'une sévérité exceptionnelle, n'avait encore jamais été infligée à une femme. L'accusée, pour sa part, a choisi de ne pas contester cette sentence. Pour la famille de l'enfant, cette décision représente une avancée vers une lente reconstruction, bien que l'oubli reste hors de question.

EN BREF

  • Dahbia Benkired condamnée à perpétuité de manière historique.
  • La famille de Lola éprouve un soulagement mitigé.
  • Des préoccupations persistent concernant la possibilité de libération conditionnelle.

Dans une interview accordée à BFMTV, Delphine Daviet, la mère de la fillette, a exprimé un soulagement certain à l'idée que Dahbia Benkired « sera enfermée jusqu'au bout de sa vie ». Cette déclaration, bien qu'apaisante, ne permet pas d'effacer la douleur ressentie : « Il faut attendre, petit à petit, que la peine s'atténue. C'est encore compliqué. » Cette séquence judiciaire représente un parcours difficile pour la famille, où chaque audience rappelle l’horreur des faits infligés à sa fille. Le président de la cour a lui-même qualifié ces actes de « supplices totalement déshumanisés ».

Un chemin sinueux vers la guérison

Thibault Daviet, le frère de Lola, tente de s’approprier cette nouvelle réalité. Pour lui, la clôture du procès, ainsi que l'absence d'appel de l'accusée, constituent un premier pas vers le soulagement : « Au début, c'était dur, car j'avais toujours les images en tête de ce qui s'était dit. Là, je commence à être soulagé, car elle n'a pas pu faire appel. Donc, on va pouvoir ne pas revivre ça. »

Cependant, cet adolescent tempère cet apaisement : « Il y a toujours une partie de moi qui me dit que ça ne ramènera pas ma sœur, peu importe ce qui se passe. » La confrontation avec Dahbia Benkired était vitale pour lui, qu'il décrit comme une nécessité : « Je devais la voir, elle est la dernière personne que ma sœur a vue avant de mourir. Il fallait que je voie à quoi elle ressemblait, mais aussi ses sentiments. Pendant tout le procès, je n'ai pas eu l'impression qu'elle soit dégoûtée d'être là. »

Des excuses inacceptables

Lors de sa dernière prise de parole, Dahbia Benkired a exprimé des excuses que Delphine Daviet a rejetées sans hésitation. La mère de Lola ne parvient pas à envisager un éventuel pardon : « Ce n'est pas pardonnable, il n'y a pas de mots. Ce qu'elle a fait est tellement cruel que je ne pourrais pas la regarder et lui dire : "je te pardonne". »

Bien que la condamnation soit désormais définitive, il demeure une incertitude légale. La loi prévoit, théoriquement, une possibilité de libération conditionnelle après trente années de réclusion. Or, cette perspective est accueillie par Delphine Daviet avec une maudite appréhension : « Je le vivrais très mal... Mais je ne pense pas qu'elle sortira. » Son fils partage cette inquiétude, s'exprimant sans détour : « Elle ne mérite pas de voir à nouveau la lumière du jour. La laisser en prison, c'est sauver plusieurs personnes plus faibles qu'elle. »

Ce procès et ses conséquences resteront gravés dans les mémoires, tant pour la famille de Lola que pour l’ensemble de la société. La peine infligée à Dahbia Benkired pose de nombreuses questions sur la justice et la souffrance des victimes. Trop souvent, il semble que la douleur d’un acte irréparable nécessiterait plus que des mots pour être complètement exprimée.

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