La ministre de l'agriculture, Annie Genevard, a récemment souligné que la situation sanitaire est maîtrisée lors d'une visite dans une exploitation de Haute-Garonne. Sa déclaration, faite hors des caméras, s'est déroulée le 15 décembre 2025, après une rencontre attendue avec des syndicats agricoles, des acteurs du secteur et des élus à la préfecture de région à Toulouse.
EN BREF
- La situation de la dermatose nodulaire contagieuse est jugée sous contrôle par la ministre Annie Genevard.
- 25 foyers de contamination ont été recensés en Occitanie, entraînant l'abattage de 760 bovins.
- Une campagne de vaccination mobilisera entre 600 000 et 1 million d'animaux dans le Sud-Ouest.
Lors de sa visite à la cellule de crise, établie le 13 décembre, Mme Genevard a rencontré une quarantaine de représentants de la région Occitanie. Elle a exposé les défis auxquels le secteur fait face et le danger que représente le développement de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pour les éleveurs. “Le scénario catastrophe pourrait plonger plusieurs milliers d’éleveurs dans une crise terrible”, a-t-elle averti, tout en maintenant que l'État suivrait les recommandations émises par les scientifiques.
En effet, la progression de la DNC a particulièrement touché l'Occitanie, le premier constat étant l'apparition de 25 foyers depuis juin. À ce jour, 760 bovins ont déjà été abattus afin de contenir la contagion. Alors que la ministre a confirmé que la vaccination sera mise en place, avec une prévision de 600 000 à 1 million d'animaux vaccinés dans le Sud-Ouest, la décision de poursuivre l'abattage des troupeaux atteints suscite des vagues de mécontentement chez les éleveurs.
Les syndicats tels que la Coordination rurale et la Confédération paysanne s'opposent vigoureusement aux mesures d'abattage généralisées. Ils soulignent que cette stratégie pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur l'économie locale et sur le bien-être des éleveurs, qui se trouvent déjà dans un état de vulnérabilité face à la crise. Pour beaucoup d'entre eux, l'existence même de leur exploitation est mise en jeu, et ils réclament des mesures alternatives plus équilibrées.
Pour l'heure, la ministre semble résolue à continuer d'agir dans le cadre des recommandations scientifiques tout en prenant en compte les craintes des éleveurs. “Nous nous tenons aux protocoles existants”, a-t-elle réaffirmé, tout en espérant que les actions mises en œuvre permettront de restaurer la situation dans les meilleurs délais. Ce contexte précaire met en lumière les défis persistants auxquels font face les acteurs du secteur agricole dans une période déjà marquée par d'autres crises sanitaires et économiques.
La question demeure : prendre les mesures nécessaires pour protéger les élevages est essentiel; mais le dilemme entre abattage et vaccination soulève des enjeux d'une grande complexité. Les éleveurs et leurs représentants sauront-ils être entendus dans cette période délicate ?