Home ActusNews « Drôles de dames » : une serie à ne pas manquer, entre humour et kitsch irrésistible

« Drôles de dames » : une serie à ne pas manquer, entre humour et kitsch irrésistible

by Matthieu Dourtou
« Les Enquêtrices : Humour et Kitsch au Rendez-vous ! »

Elles étaient trois. Trois femmes d'une beauté éclatante, mais leur atout principal demeurait leur intelligence. Jill, Sabrina et Kelly, sont arrivées sur nos écrans en 1976, incarnant une nouvelle ère dans le paysage des séries policières américaines. Loin des stéréotypes habituels, elles étaient des détectives astucieuses, capables de résoudre n'importe quelle enquête sous la direction de leur patron, Charlie Townsend, via un interphone. C’est avec le sourire qu'elles ont fait souffler une brise fraîche et kitsch sur la télévision de l’époque, et leurs 115 épisodes, désormais disponibles sur la plateforme Madelen de l'INA, méritent d'être redécouverts.

EN BREF

  • Trois femmes détectives révolutionnent les séries policières à partir de 1976.
  • Un casting emblématique qui marquera toute une génération.
  • Une série critiquée pour son sexisme, mais véritable porte d'entrée pour des rôles féminins forts.

Une révolution télévisuelle

Avec une introduction marquante, chaque épisode de Drôles de dames démarrait sur une note un brin désuète, le narrateur se présentant : « My name is Charlie. » Connu sous le nom de Charlie's Angels en version originale, le nom français a su capter l'attention grâce à des références culturelles populaires. Diffusée pour la première fois sur Antenne 2 en janvier 1978, la série a rapidement pris une place de choix dans les foyers français, faisant des héroïnes une référence sociale, tout comme elles l'avaient été aux États-Unis.

A l'époque, alors que les héros masculins régnaient en maîtres sur le genre policier, ces trois femmes ont rompu avec les normes établies. Des séries comme Mannix et Starsky et Hutch faisaient alors la loi, mais Drôles de dames a su insuffler un vent nouveau. Un fait marquant de cette époque est la présence de la Sergent Anderson, interprétée par Angie Dickinson, qui tentait de se faire une place dans cet univers dominé par les hommes, sans jamais connaître le même succès populaire.

Un casting emblématique

La série a permis de mettre en lumière des talents féminins. En présence des géants de la télévision comme Super Jaimie et Wonder Woman, les Anges de Charlie se sont démarqués par leur quotidien d’enquêtrices. Aaron Spelling, producteur visionnaire, a su les sélectionner avec soin : Kate Jackson, Jaclyn Smith et Farrah Fawcett ont remporté l’audition, chacune apportant sa propre personnalité à un casting déjà prometteur.

Au fil des saisons, Farrah Fawcett est devenue véritable icône. Sa renommée a explosé grâce à un poster célèbre, exposé aujourd'hui au musée de l'Histoire américaine, faisant d'elle une figure emblématique des années 70. Toutefois, malgré un succès fulgurant, la critique ne s’est pas fait prier pour pointer du doigt les faiblesses des intrigues, jugées parfois trop simplistes.

Progrès et limites de la représentation féminine

La série a indéniablement ouvert la voie à une meilleure représentation des femmes à la télévision, mais son approche n'était pas sans failles. Les personnages principaux, tout en étant des détectives compétentes, s'inscrivaient souvent dans des rôles très stéréotypés et glamour. Les poses séduisantes et les mises en scène flatteuses ont parfois pris le pas sur leur compétence professionnelle. Charlie, bien qu’invisible, représentait une forme de patriarcat, avec des femmes qui, malgré leur force, se retrouvaient souvent cantonnées à une image de fantasmes.

Cette tension entre la célébration de valeurs féministes et la représentation sexiste s'est traduite par des départs de l'équipe, notamment la célèbre Farrah Fawcett, qui a quitté la série après une saison, déplorant la superficialité des scénarios et la manière dont les actrices étaient présentées.

Malgré ces critiques, Drôles de dames a réussi à poser les bases d’un nouveau regard sur les héroïnes. La série a pavé la route à d'autres productions où les femmes occupent des rôles centraux, allant des enquêtes à des intrigues dépouillées des clichés de genre. Cela a inspiré de nouvelles générations, donnant naissance à des séries comme Cagney et Lacey, qui n'auraient peut-être pas vu le jour sans le préjugé brisé de Drôles de dames.

En somme, bien que critiquée pour certains aspects, cette série est une pièce de l’histoire télévisuelle qui a marqué son époque et élargi l'horizon des rôles féminins à la télévision. Ces trois femmes ont contribué à redéfinir le paysage des séries policières, et leur héritage perdure auprès des nouvelles productions qui continuent d’évoluer vers plus de diversité et d’inclusion.

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