Les mots du président Emmanuel Macron, prononcés ce samedi matin à l'ouverture du 20e sommet du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud, sont catégoriques et reflètent une inquiétude croissante. En l'absence de certains leaders mondiaux, comme Donald Trump, il n’a pas masqué ses doutes sur l’avenir de ce forum, soulignant un risque de décadence si un nouveau souffle collectif ne se manifeste pas.
EN BREF
- Emmanuel Macron alerte sur le déclin potentiel du G20.
- Il appelle à une remobilisation collective sur des priorités essentielles.
- Les débats portent sur la souveraineté et la paix en Ukraine, entre autres questions géopolitiques.
Selon Emmanuel Macron, le G20 souffre de difficultés à apporter des solutions aux crises internationales pressantes et, par conséquent, se trouve à un tournant décisif, un moment qu’il décrit comme celui de la "fin d’un cycle". L'absence de consensus et l’impossibilité pour les nations de se rassembler autour de valeurs communes, notamment en matière de droits humains et de dignité, inquiètent le chef d'État français.
Le besoin d’un nouveau souffle
Macron a souligné que la remobilisation des États autour de quelques priorités est cruciale. "Nous devons tous être lucides sur le fait que le G20 est en risque si nous ne nous remobilisons pas collectivement", a-t-il déclaré. Il semble évident que le forum, censé être l'un des principaux espaces de dialogue international, doit urgemment se poser la question de sa pertinence.
Une vision géopolitique en péril
Le président français a aussi évoqué les défis de la géoéconomie mondiale et la nécessité de tisser un standard commun face aux crises, déplorant le manque d'accords sur des sujets aussi essentiels que la défense du droit humanitaire ou la souveraineté des nations. "Il ne peut pas y avoir de paix en Ukraine sans les Ukrainiens, sans le respect de leur souveraineté", a-t-il insisté, évoquant la complexité des rapports entre les différents acteurs internationaux.
Alors que le sommet se concentre sur des questions telles que la crise ukrainienne, Macron a également abordé la nécessité d'un engagement actif contre le terrorisme au Proche et au Moyen-Orient, tout en défendant la souveraineté des peuples concernés. "Il faut absolument montrer qu'on a des actions concrètes pour remobiliser cette enceinte et apporter des réponses pour nos économies collectivement autour de cette table", a-t-il déclaré.
Ce samedi, des discussions spécifiques ont également eu lieu avec le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre britannique Keir Starmer. Ils se sont penchés sur le récent plan américain sur l'Ukraine, qui a suscité des inquiétudes quant à sa portée et à ses implications pour le pays de l'Est.
Avec ces préoccupations pressantes, Emmanuel Macron interpelle ainsi ses pairs. N'est-il pas temps de redéfinir la mission du G20 ? La riposte collective face aux crises globales nécessite plus qu'un simple discours ; il nécessite une action concertée, une volonté partagée de résoudre les problèmes qui visent à faire évoluer nos sociétés vers quelque chose de meilleur.