Home ActusNews Emmanuel Macron : les dessous de sa reconnaissance de l'État palestinien dans un discours marquant

Emmanuel Macron : les dessous de sa reconnaissance de l'État palestinien dans un discours marquant

by Matthieu Dourtou
Emmanuel Macron : Décryptage d'une déclaration historique sur l'État palestinien.

Le 22 septembre, à New York, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et la conseillère Moyen-Orient du président, Anne-Claire Legendre, attendent avec impatience le discours d'Emmanuel Macron. Ce dernier, en quête d'un moment historique, s'apprête à prononcer des paroles qui résonneront bien au-delà de l'Assemblée générale de l'ONU. En effet, son intervention apparaît comme un tournant dans la diplomatie française au Proche-Orient.

EN BREF

  • Emmanuel Macron annonce la reconnaissance de l'État de Palestine lors de son discours à l'ONU.
  • Onze pays, dont Monaco, reconnaissent également la Palestine, créant une dynamique internationale.
  • Le discours de Mahmoud Abbas a suscité des attentes en faveur de la paix avec Israël.

Lors de son discours, Emmanuel Macron lance son célèbre anaphore : “Le temps est venu.” Il martèle des messages de paix et de sécurité, préconisant la fin des hostilités à Gaza et la libération des otages. Évoquant des siècles de tension, il déclare : "La France reconnaît aujourd'hui l'État de Palestine." Cette déclaration suscite une ovation debout dans une salle empreinte d'émotion, à l'exception des délégations israélienne et américaine qui demeurent silencieuses.

Cette reconnaissance ne se limite pas à un simple geste symbolique. En effet, Macron rappelle l'engagement profond et historique de la France dans la quête de la paix entre Israéliens et Palestiniens. Dans un climat infléchi par des discussions et des rencontres avec de nombreux leaders mondiaux, il joue son rôle d’intermédiaire avec assurance. "Bien sûr, c'est un symbole, mais les symboles ont du poids", souligne Bronwen Maddox, directrice de Chatham House.

Une onde de choc diplomatique

Le 22 septembre marque non seulement un moment fort pour la France, mais aussi un virage pour la communauté internationale. En effet, au même moment, onze autres nations annoncent leur propre reconnaissance de l'État palestinien, dont la Principauté de Monaco, qui a pris sa décision dans la dernière minute, à l’issue de négociations intensifiées. "Cette vague de reconnaissances accentue la pression sur Israël", déclare Maddox, ajoutant que cela questionne l'image d'Israël sur la scène mondiale. Les citoyens israéliens doivent se demander si leur pays ne risque pas de devenir un paria.

Il est à noter qu'un acteur majeur de la région, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, a brillé par son absence. Il devait co-présider le sommet avec Macron. Bien qu'absent physiquement, son message fut relayé par son ministre des Affaires étrangères, une preuve de la délicatesse de la situation géopolitique dans laquelle il est engagé.

Les attentes soulevées par Mahmoud Abbas

Les yeux étaient rivés sur Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne. Espérant une main tendue vers Israël, Abbas a, au contraire, condamné les actes de violence tout en appelant le Hamas à rendre les armes. En exprimant des vœux de bonne année aux juifs pour Roch Hachana, il a créé une surprise positive au sein des délégations françaises, portant l'espoir d'un renouveau dans les relations israélo-palestiniennes.

Ce jour-là, Emmanuel Macron ne s'est pas arrêté là. Préparant son intervention pour l'Assemblée générale des Nations unies, il prévoit d’y aborder des questions cruciales pour le futur, notamment la nécessité d'un cessez-le-feu à Gaza. La pression pour agir et maintenir le dialogue entre les pays arabes et occidentaux est à son apogée.

Pour la France, ces événements symbolisent une volonté de porter une voix nouvelle et engageante au sein des instances internationales face à des crises de plus en plus complexes. La reconnaissance de l'État palestinien par Emmanuel Macron pourrait être perçue comme un tremplin vers une stabilité souhaitée dans la région, mais elle s'inscrit aussi dans un jeu diplomatique où chaque pas doit être mesuré et réfléchi. L'avenir s'annonce encore plein de défis.

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