Féminicide : la colère de la famille d'Inès Mecellem demande des comptes à l'État
Le 8 septembre 2025, Inès Mecellem, une jeune femme de 25 ans, a été retrouvée morte dans son domicile à Poitiers, tragiquement poignardée. Cette mort soulève des questions critiques sur la sécurité des victimes de violences conjugales et la responsabilité des institutions. Ce drame a profondément marqué sa famille, qui se mobilise pour exiger des comptes auprès de l'État.
EN BREF
- Inès Mecellem a déposé plusieurs plaintes contre son ex-compagnon avant son homicide.
- La famille appelle à des réponses sur la gestion des plaintes par les autorités.
- Le suspect, toujours en fuite, est activement recherché par les forces de police.
Les derniers mois de la vie d'Inès ont été rythmés par une succession d'angoisses. Elle avait alerté les forces de l'ordre à plusieurs reprises au sujet des menaces proférées par son ex-compagnon, sans que ces alertes ne trouvent écho. « Quand elle sortait, elle n’était pas bien. À chaque fois, elle me disait : 'Ils s'en fichent, je ne me sens pas écoutée.' », confie sa mère, Angélique Robert, visiblement dévastée par la perte de sa fille.
La mère d'Inès déplore un système qui ne semble pas prendre au sérieux la détresse des victimes : « À quoi ça sert de dire aux femmes de dénoncer, d'aller porter plainte, et au final que ça ne change rien ? » Ces lamentations sont partagées par beaucoup, alors que les disparités dans la prise en charge des victimes de violence sont de plus en plus mises en lumière.
Inès avait déposé cinq plaintes entre juillet et août, dénonçant des viols et des agressions physiques. Malgré cela, elle se sentait en danger et avait deux fois utilisé son téléphone Grave Danger pour alerter les autorités. Chaque appel à l'aide est un cri de désespoir que l'on ne peut pas ignorer.
Une marche blanche pour honorer Inès
Le 20 septembre, une marche blanche a eu lieu en mémoire d'Inès, attirant l'attention du public et des médias sur les enjeux de sécurité auxquels sont confrontées de nombreuses femmes. Les participants ont exprimé leur colère et leur frustration face à ce qu'ils perçoivent comme un manquement de la justice à protéger les victimes. Ils demandent des explications sur la lenteur de l'institution judiciaire face à des alertes répétées.
Les inspections générales de la police et de la justice ont été saisies afin d'examiner les circonstances entourant cette tragédie. L'avocate de la famille, Me Pauline Rongier, insiste sur le fait que « manifestement, ils sont passés à côté de la gravité des faits qu'elle dénonçait. Il est impératif d'évaluer si la parole d'Inès a été suffisamment prise au sérieux. »
Actuellement, le suspect est toujours en fuite, et la famille d'Inès vit un deuil tragique, alors que l’inhumation de la jeune femme est prévue pour le mardi suivant. Cette affaire met en lumière non seulement le traitement des demandes de protection des victimes de violences conjugales mais aussi l'impératif d'une réforme des institutions pour garantir la sécurité des femmes en danger.
Le cas d'Inès Mecellem est donc un appel urgent à l'action, tant pour la justice que pour la société dans son ensemble, afin que des tragédies similaires ne se reproduisent plus. La famille d'Inès, comme tant d'autres, mérite des réponses, et avant tout, un système qui protège réellement ses citoyens.