Tout au long de cet été, des figures emblématiques de la droite française, notamment Édouard Philippe, Gabriel Attal et Bruno Retailleau, ont exprimé des préoccupations communes sur l’avenir du pouvoir politique. Ce débat s’est intensifié suite à la tribune du député Les Républicains (LR) Jean-Louis Thiériot, publiée le 13 août dans Le Figaro, où il critique l’impact croissant de la jurisprudence sur l’élaboration des lois. Avec des réformes en perspective, ces acteurs politiques interrogent la place du Conseil constitutionnel dans la gouvernance et le véritable pouvoir du législateur.
EN BREF
- Des figures politiques de droite s'inquiètent de l'influence grandissante des juges sur la législation.
- Le terme "impossibilisme" évoque les entraves à l'action politique face à une justice jugée trop interventionniste.
- Édouard Philippe critique le "désenchantement démocratique" et appelle à une régulation des normes juridiques.
Les inquiétudes formulées par ces politiciens révèlent un sentiment de malaise croissant autour de la capacité de l'État à exercer son autorité. Bruno Retailleau a été particulièrement vocal, qualifiant la situation de "conflit entre l’État de droit et la démocratie", un sujet qui prendra de l'ampleur à l'approche de l'élection présidentielle de 2027. Il dénonce l'emprise des Cours suprêmes sur les décisions législatives, arguant que cela nuit à la souveraineté populaire.
Le Concept d'Impossibilisme
Gabriel Attal, dans son discours, aborde le concept d’impossibilisme, qu'il définit comme les barrières à l'action politique. Lors d'un meeting à Arras, il a mis en garde contre l'instrumentalisation du Conseil constitutionnel, tout en plaidant pour un changement structurel permettant de contrer cette stagnation politique. Il évoque des réformes nécessaires pour restaurer une efficacité contre des enjeux tels que le narcotrafic et l’immigration illégale.
Les interprétations divergent quant à l'intention derrière ce discours. Certains critiques y voient une tendance à minimiser l'importance de l'État de droit, car Attal semble suggérer que les droits individuels devraient passer au second plan face à des considérations d'ordre général.
La Perspective d'Édouard Philippe
Édouard Philippe, ancien Premier ministre, aborde ces sujets de manière moins critique. Provenant d'un milieu juridique en tant qu'ancien membre du Conseil d'État, il se concentre sur l'autorité de l'État de droit. Cependant, il promeut des réformes pour la politique d’asile, plaidant pour une "discussion vigoureuse" entre le législateur et les juridictions.
Philippe met également en lumière le décalage entre les procédures juridiques et l'efficacité de l'État. Lors d’une allocution en mars 2025, il parle de "désenchantement démocratique", suggérant que trop de contraintes judiciaires créent un climat d'impuissance politique et sapent la légitimité de l'État.
Réflexion sur le Prochain Mandat
La crainte d'une impuissance publique plane sur ces réflexions, où la capacité de l'État à agir est mise en doute. L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes en 2018 par Philippe illustre ce dilemme, soulevant des questions sur le coût de la préservation des normes juridiques au détriment de l'autorité publique. "Si le droit ne vaut plus rien, il n'y a plus d'État", affirme un ministre des Républicains en guise de critique.
Pour Gabriel Attal, les mots ont un poids particulier, d’autant plus après sa gestion de l'interdiction de l’abaya, qui a marqué les esprits et renforcé sa popularité. Cela illustre une volonté de changement qui pourrait devenir centrale dans le débat présidentiel à venir.
À l'approche des élections, chaque protagoniste devra naviguer ces eaux troubles, où se dessinent les contours d'une réflexion sur le rôle et la place de la justice dans la gouvernance. Ces débats, loin d’être anecdotiques, anis leur portée est cruciale pour déterminer la direction politique du pays à l’horizon 2027.