C'est en Égypte, à Charm el-Cheikh, que se joue l'avenir de la bande de Gaza et des 47 otages détenus par le Hamas depuis le 7 octobre 2023. Deux ans après les attaques du mouvement islamiste contre Israël, des négociations indirectes se tiennent ce mercredi, visant à aboutir à un accord. Les enjeux sont considérables, tant pour les différents acteurs concernés que pour la communauté internationale. Le Parisien fait le point sur l'avancée de ces discussions, commencées lundi sous les pressions accrues de Donald Trump.
EN BREF
- Négociations en cours à Charm el-Cheikh pour résoudre la crise à Gaza.
- Un plan de 20 points proposé, incluant des échanges de prisonniers et un cessez-le-feu.
- Les médiateurs égyptiens et qatari rendent la situation optimiste, malgré des réserves.
Les Acteurs des Négociations
Du côté israélien, Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, mène la délégation de l'État hébreu. En face, le Hamas est représenté par Khalil Al-Hayya, un négociateur expérimenté, décrit par le chercheur David Rigoulet-Roze comme un "poids lourd de l'organisation". Des responsables égyptiens et qataris jouent le rôle de médiateurs. Ce mercredi, la présence de Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain Donald Trump, et de Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, Premier ministre du Qatar, souligne l'importance de ces pourparlers, indiquant une avancée significative dans la discussion.
Le docteur en géopolitique, Frédéric Encel, se montre optimiste concernant l'annonce prochaine d'un accord, notant que ces négociations sont peut-être différentes des précédentes qui n'avaient jamais réussi à établir un cessez-le-feu durable.
Les Exigences des Parties
Les discussions actuelles reposent sur un plan en 20 points, proposé par Donald Trump à la fin de septembre. Ce plan inclut non seulement un échange de prisonniers contre otages, mais également un cessez-le-feu, le retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, ainsi que le désarmement du Hamas.
Le mouvement islamiste a d'ailleurs remis une liste de prisonniers à échanger, comprenant des otages israéliens et des détenus palestiniens. Bien que le plan ait été accepté par Israël, Benyamin Netanyahou a formulé des réserves, restant déterminé à "finir le travail" dans l'enclave palestinienne.
Le Premier ministre qatari a déclaré que les parties se sont mises d'accord sur les 20 principes, mais a prévenu que "le diable se cache dans les détails". Des garanties internationales solides sont demandées pour éviter la reprise des hostilités, le Hamas ayant peu confiance en Israël.
Perspectives d'un Accord
Depuis octobre 2023, des négociations ont eu lieu entre le Hamas et Israël sans que la situation ne s'améliore. Toutefois, les discussions en cours en Égypte semblent apporter une lueur d'espoir. Taher al-Nounou, un dirigeant du Hamas, a expliqué que les médiateurs déploient de grands efforts pour lever les obstacles et instaurer un cessez-le-feu durable.
Cette fois-ci, les négociations semblent d'un ton plus optimiste. Les responsables israéliens affichent également un certain optimisme tout en restant prudents. Cependant, Frédéric Encel souligne que la situation reste désavantageuse pour le Hamas, dont le soutien international est en déclin et qui est manifestement affaibli sur le plan militaire après deux ans de conflit.
Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont joué un rôle actif en incitant la Turquie à convaincre le Hamas de négocier. Le président Trump a mis en garde que l'absence d'accord pourrait entraîner des conséquences sévères. Une menace qui pourrait peser lourdement sur les décisions de chaque partie.