Accusations sur le camp de Sde Teiman : Enquête sur les conditions des détenus palestiniens
Ces dernières semaines, les informations concernant le camp de Sde Teiman, un centre de détention israélien situé dans le désert du Néguev, ont suscité des inquiétudes croissantes. Selon le Guardian, au moins 135 corps de Palestiniens rapatriés dans la bande de Gaza sont directement liés à ce camp. Les révélations se multiplient et mettent en lumière des allégations graves de torture et de traitements inhumains subis par les détenus.
EN BREF
- 135 corps de Palestiniens reconnus comme provenant de Sde Teiman.
- Accusations de tortures systématiques et de traitements inhumains.
- L'armée israélienne a ouvert une enquête sur les allégations.
Le directeur général du ministère de la santé de Gaza, le Dr Munir Al-Bursh, a confirmé au Guardian que les dépenses revenant au camp de Sde Teiman sont bien documentées dans les corps rapatriés. Les étiquettes sur les sacs mortuaires, toutes rédigées en hébreu, mentionnent explicitement ce lieu de détention. Certaines ont même précisé que des tests ADN avaient été effectués sur plusieurs corps à Sde Teiman.
Les témoignages d'anciens détenus révèlent les conditions de détention abominables. En juin 2024, un soignant israélien ayant visité l’hôpital de campagne a rapporté des pratiques choquantes, telles que des centaines de prisonniers contraints de rester agenouillés pendant des heures, les yeux bandés et les mains menottées. Ces allégations posent la question cruciale de la responsabilité de l'armée israélienne dans la gestion du camp.
En réponse aux allégations de torture, l'armée israélienne a déclaré avoir ouvert des enquêtes criminelles. Cela concerne notamment la mort de 48 Gazaouis, parmi lesquels 36 étaient liés à Sde Teiman. Une enquête jugée en cours selon les publications récentes. Dans le même temps, un rapport de l’UNRWA, l’agence onusienne des réfugiés palestiniens, a mis en lumière des accusations de viols au sein de ce centre.
À Khan Younès, des médecins contactés par le Guardian évoquent des résultats inquiétants issus des examens post-mortem, affirmant que les corps montrent des signes clairs de meurtres et d’exécutions sommaires. Parmi les découvertes, il a été noté des blessures caractéristiques de tirs à bout portant, mais aussi des corps écrasés par des chars israéliens.
Un témoignage poignant provient de Naji Abbas, directeur du département des prisonniers et détenus de Physicians for Human Rights Israel. Il déclare :
« Les traces de torture et de mauvais traitements constatées sur les corps des Palestiniens récemment renvoyés par Israël à Gaza sont horribles, mais malheureusement pas surprenantes. »
Il ajoute que ces découvertes complètent des révélations antérieures concernant les conditions de détention en Israël, spécifiquement à Sde Teiman, où il serait établi que des détentions et des traitements extrêmes ont été systématiquement appliqués.
Bien que l'armée israélienne ait indiqué avoir demandé une enquête sur ces allégations, elle a refusé de confirmer si les corps retrouvés provenaient effectivement de Sde Teiman. Cette dualité d'informations illustre un tableau sombre qui interroge non seulement les conditions de détention, mais également la transparence et la responsabilité des autorités israéliennes vis-à-vis de ce qu'il se passe réellement derrière les murs des prisons.
La situation à Sde Teiman soulève des préoccupations éthiques et humanitaires majeures. En révélant les souffrances des détenus, la communauté internationale est appelée à s'interroger sur le respect des droits de l'homme dans les territoires occupés. Au-delà des institutions, ce sont des vies humaines qui sont affectées par ces pratiques et il est impératif de rester vigilant face à ces abus.