Home ActusNews Giorgia Meloni : quelles ambitions derrière son rôle de banquière en chef ?

Giorgia Meloni : quelles ambitions derrière son rôle de banquière en chef ?

by Matthieu Dourtou
Giorgia Meloni : Un jeu d'influence derrière le pouvoir financier.

Les ambitions bancaires de Giorgia Meloni sous le regard de l'Europe

C'est un aspect moins connu de Giorgia Meloni : son intérêt pour le secteur bancaire italien. En tant que cheffe du gouvernement, elle a manifesté le désir de reprendre le contrôle des banques du pays. Toutefois, cette ambition a rencontré un obstacle majeur lorsque, le 21 novembre, la Commission européenne a décidé d'engager une procédure d'infraction contre l'Italie en raison de ses actions concernant le « golden power » dans le secteur bancaire. Cette situation illustre bien comment le cadre juridique européen peut rapidement rattraper des initiatives politiques vernis d'arguments patriotiques.

EN BREF

  • Giorgia Meloni souhaite reprendre le contrôle des banques italiennes.
  • Le 21 novembre, la Commission européenne a lancé une procédure d'infraction contre l'Italie.
  • Les actions du gouvernement soulèvent des questions sur le cadre légal européen.

Tout a commencé l'été dernier, lorsque Rome a bloqué des manoeuvres de rachats entre banques italiennes en invoquant un motif pour le moins surprenant : la sécurité nationale. UniCredit, la deuxième banque du pays, souhaitait racheter Banco BPM, mais cette opération a été sabotée par le gouvernement Meloni, qui a cherché à dissuader les transactions bancaires considérées comme une menace pour les intérêts italiens.

Le « golden power » en question

Ce « golden power » permet à l'État de bloquer ou de réglementer des acquisitions dans certaines industries stratégiques en invoquant des motifs de sécurité nationale. Dans ce cadre, le gouvernement a prétendu que la concentration des pouvoirs au sein de ces établissements bancaires représentait un risque non seulement économique, mais aussi de souveraineté.

Pourtant, cette décision soulève des interrogations : est-ce une véritable préoccupation pour la sécurité nationale ou un moyen pour Meloni d'affirmer un nationalisme économique ? Un chassé-croisé intervenu dans un contexte déjà tendu entre l'Italie et les instances européennes remet en question la viabilité économique de cette politique. Les investisseurs, de leur côté, pourraient percevoir cette instabilité comme un signal d'alarme.

L'adaction de la Commission européenne met en lumière un facteur essentiel : l'Union européenne dispose d'un cadre stricte qui régule la concurrence, même dans des domaines jugés sensibles. Ainsi, les États membres ne peuvent pas agir de manière unilatérale sans se préparer à d'éventuelles répercussions.

Un avenir incertain pour le secteur bancaire

À court terme, la procédure d'infraction pourrait entraîner des sanctions. À long terme, cette situation pourrait modifier la manière dont les relations économiques sont perçues sur le vieux continent. Si le nationalisme économique prend le pas sur la coopération européenne, cela pourrait signifier un retour à des pratiques protectionnistes, au détriment des économies nationales.

Les répercussions ne se limitent pas qu'à l'Italie. D'autres pays pourraient être tentés de prendre exemple sur cette politique, alimentant tensions et incertitudes au sein de l'Union européenne. L'exposition des banques à l'international pourrait ainsi être fragilisée. À cela, s’ajoute la menace de représailles de la part de la Commission européenne, qui pourrait élargir son champ d’analyse à d'autres secteurs.

Il conviendra de suivre de près cette situation, car elle pourrait bien redéfinir le paysage bancaire européen. Alors que l'Italie cherche à protéger ses intérêts, l'équilibre entre autonomie nationale et intégration européenne est plus que jamais fragile. À l’heure où les défis économiques se multiplient, l’enjeu est de taille.

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