La guerre à Gaza semble entrer dans une phase incertaine, surtout après l'accord de cessez-le-feu conclu ce jeudi entre Israël et le Hamas. Cet optimisme, qui émerge au Proche-Orient après deux ans de conflit, est cependant tempéré par la conscience que les véritables défis seront à relever lors des négociations à venir. Les médiateurs, réunis au Caire, se rendent bien compte que la route vers une paix durable pourrait être semée d'embûches.
EN BREF
- Un cessez-le-feu a été établi entre Israël et le Hamas, suscitant un optimisme prudent.
- Les futurs négociations se concentreront sur des points clés tels que le retrait des troupes israéliennes et le désarmement du Hamas.
- La création d'un État palestinien et le soutien international pour la paix sont également au cœur des discussions.
Les enjeux du retrait israélien
Le retrait de l'armée israélienne de Gaza sera crucial dans cette nouvelle phase de négociations. Selon le plan proposé par Donald Trump, ce retrait doit se réaliser progressivement, en lien direct avec la libération des otages encore détenus dans la région. La porte-parole du gouvernement israélien a indiqué que, dans les 24 heures suivant l'instauration du cessez-le-feu, les forces israéliennes commenceront leur retrait, visant à contrôler seulement 53 % de l'enclave.
Cette première étape du retrait ouvre la voie à une autre dimension, celle du déploiement éventuel d'une Force internationale de stabilisation à Gaza. Ce plan reste flou et aucune déclaration officielle n’a été faite par le gouvernement israélien sur les modalités précises de ce processus.
Désarmement du Hamas : un point clé
Dans le cadre du plan américain, le désarmement du Hamas représente un enjeu central. Il est stipulé que les infrastructures militaires du Hamas ne devront pas seulement être détruites, mais également ne pas être reconstruites. Actuellement, aucun signe de volonté de désarmement n'a été exprimé par le groupe islamiste, une dynamique qui pourrait compliquer les négociations à venir.
Création d'un comité de la paix
Dans le plan proposé par Donald Trump, un comité de la paix serait institué pour gouverner Gaza jusqu'à ce que l'Autorité palestinienne ait achevé son programme de réformes. Cependant, à ce stade, il reste de nombreuses questions sans réponses, notamment concernant les personnalités qui composeront ce comité et les moyens qu'elles auront pour exercer leur autorité.
Donald Trump a promis, dans une déclaration faite à Fox News, que les États-Unis seront activement impliqués dans le maintien de la paix à Gaza, ce qui soulève des attentes quant à la capacité d'intervention de la communauté internationale.
Vers un État palestinien ?
Le projet de création d'un État palestinien est un point fondamental du plan, quatorzième sur la liste. Ce dernier suggère que des conditions devraient être réunies pour ouvrir une voie vers l'auto-détermination des Palestiniens. Tandis que Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, exprime son espoir en ce sens, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, reste fermement opposé à cette perspective.
Un responsable du Hamas a annoncé que les négociations pour la phase suivante du cessez-le-feu devraient commencer « immédiatement » après la première phase, promettant un rythme soutenu dans les discussions. Cependant, Israël n’a pas encore réagi à cette annonce, ajoutant à l’incertitude ambiante.
De manière plus large, certains analystes commencent à se questionner sur la possibilité que la victoire symbolique de la libération des otages pousse le président américain vers d'autres priorités, ce qui pourrait entraver la continuité des pourparlers de paix. Firas Maksad, chercheur au Middle East Institute à Washington, a souligné ce risque, mettant en avant que l'absence d'engagement pourrait mener à l'effondrement de la deuxième phase du cessez-le-feu.
Cette dynamique, où chaque geste compte, promet d'être observée avec beaucoup d'attention par les observateurs de la situation au Proche-Orient, car elle pourrait façonner l’avenir de la région pour les années à venir.