Comment Thierry Breton est devenu la bête noire européenne de Donald Trump
Thierry Breton, ancien commissaire européen en charge des affaires internes, a récemment été au cœur d'une controverse majeure, devenant la cible des foudres de l'ancien président américain Donald Trump. Ce dernier, en pleine campagne électorale pour 2024, a accusé Breton d'être à l'origine des restrictions de visa imposées aux entreprises américaines, en particulier celles travaillant dans le secteur technologique.
EN BREF
- Thierry Breton, ancien commissaire européen, est devenu la cible des attaques de Donald Trump.
- Trump reproche à Breton d'avoir influencé les restrictions de visa envers des entreprises américaines.
- Des élus européens de tous bords expriment leur soutien à Breton dans ce conflit transatlantique.
Depuis son entrée en fonction à la Commission européenne en 2019, Thierry Breton a cultivé une image de "disrupteur", naviguant habilement entre innovation et réglementation. Ancien dirigeant d’Atos, il a souvent pris position dans les médias sur les enjeux technologiques, notamment ceux liés aux géants de la tech comme Elon Musk. Sa confrontation avec Musk avait particulièrement suscité des échos, évoquant une lutte de pouvoirs qui dépasse le simple cadre commercial.
Les tensions à l'ordre du jour
En cette fin d'année, la situation s'est intensifiée. Le mois dernier, Trump a élargi ses critiques en insinuant que Breton travaillait avec des lobbys anti-américains. Cette accusation, inédite, a été perçue comme une tentative de saper la crédibilité de l'UE sur la scène internationale. En retour, Breton a dénoncé ces attaques, affirmant qu'elles mettaient en péril la coopération европейenne-américaine, cruciale pour contrer les défis géopolitiques actuels, en particulier face à une Russie agressive.
Les réactions au sein de l'Union européenne ont été promptes et variées. Des élus de plusieurs partis, dont des proches de Macron, se sont solidarisés avec Breton, mettant en avant la nécessité de maintenir des relations fortes et constructives entre l'Europe et les États-Unis, malgré les divergences d'opinion. La Commission européenne a également affiché son soutien, condamnant les attaques de Trump et défendant le rôle régulateur de Breton dans le cadre des législations sur le numérique.
Un plan de paix américain contesté
Cet épisode intervient alors que les États-Unis ont proposé un nouveau plan de paix en Ukraine, qui demande à Kiev de céder certains territoires. La réaction de l'Ukraine a été franche : la proposition a rapidement suscité des inquiétudes quant à la préservation de la souveraineté nationale. Les pays européens, dont la France et l'Allemagne, ont exprimé des doutes sur cette approche, soulignant que la paix ne devrait pas se faire au détriment des droits territoriaux de l'Ukraine.
La perception de Breton en tant que "bête noire" de Trump ne se limite donc pas à ses relations personnelles avec l'ancien président, mais s'inscrit dans un contexte plus large de tensions diplomatiques et de luttes d'influence entre les continents. La hiérarchie des valeurs entre les droits de l'homme, la souveraineté nationale et les intérêts économiques mise en avant par Trump n'est pas sans rappeler les lignes de fracture qui traversent la politique européenne.
À travers ces enjeux, Thierry Breton pourrait bien se retrouver à un carrefour décisionnel crucial. Son rôle en tant que régulateur sur le digital et en tant que promoteur de l’innovation sera de plus en plus évalué dans le cadre de ces tensions mondiales. Face à cela, une question persiste : quelle sera la position de l'Union européenne face à l'adversité des critiques américaines et à ses propres ambitions géopolitiques ?