Depuis le début des hostilités prolongées en Ukraine, et plus particulièrement depuis août dernier, les attaques russes se font de plus en plus inquiétantes. Selon des sources diplomatiques, la Russie aurait lancé un total de 23 missiles de croisière Novator 9M729 à destination de l'Ukraine en quatre mois. L'information a été confirmée par Oleksandr Sorochyk, premier secrétaire de la mission permanente de l'Ukraine auprès des organisations internationales à Vienne, lors d'une récente réunion du Forum de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
EN BREF
- La Russie a tiré 23 missiles de croisière Novator 9M729 contre l'Ukraine depuis août dernier.
- Ces missiles sont interdits par le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire
- Les États-Unis avaient déjà suspendu leur participation à ce traité en 2019.
Dans son allocution, Oleksandr Sorochyk a précisé : « Nous avons des preuves confirmées que la Russie a utilisé le 9M729 — un système de missiles explicitement interdit et capable de transporter une ogive nucléaire ». Malheureusement, il n'a pas fourni d'informations sur les dégâts occasionnés ni sur les cibles visées lors de ces frappes, mais l'inquiétude grandit quant à leur portée.
Interdit par un traité sur les forces nucléaires
Ces missiles, connus sous le nom de "Novator", ont été désormais associés à des frappes à répétition, dont certaines ont touché l'oblast de Lviv cet automne. Selon les précisions d'un haut responsable ukrainien, ces tirs ont débuté le 21 août dernier, moins d'une semaine après le sommet entre les dirigeants américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, en Alaska, qui n'a pas abouti à des solutions concrètes pour pacifier la région.
Le Novator 9M729 soulève des préoccupations majeures au sein de la communauté internationale. Ce missile est au centre d'une polémique qui a conduit les États-Unis à se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF Treaty) au mois d'août 2019. Ce traité, signé en 1987, interdisait aux parties signataires de produire, essayer ou déployer des missiles balistiques et de croisière de portée intermédiaire (entre 1 000 et 5 500 km) ou courte (entre 500 et 1 000 km).
Le Novator n’a pas seulement été critiqué pour sa technologie, mais surtout pour sa portée. Les données montrent en effet qu'il peut atteindre près de 1 500 km, même si la Russie prétend le contraire. Une des frappes effectuées cet automne a parcouru environ 1 200 km avant d'atteindre sa cible en Ukraine, ce qui représente une violation claire des engagements internationaux pris par Moscou.
Son nom officiel, le "SSC-8 Screwdriver" selon l'OTAN, soulève de nombreuses interrogations. Son déploiement rapide sur le terrain ukrainien représente une menace directe, et il est d'ores et déjà intégré dans le même système de lancement que les missiles Iskander-K, fréquemment utilisés par les forces russes. Cette capacité à déployer ces missiles en un temps record augure des répétitions futures de ce type de frappes, ébranlant davantage la stabilité régionale.
La dynamique actuelle, avec ces violentes escalades, témoigne d'un climat de tension encore plus aigüe. Les aides militaires et les sanctions économiques semblent avoir un impact sur le terrain, mais les violations répétées de traités internationaux par la Russie compliquent la lecture de la situation et rendent l'avenir incertain. L’OMS, l’OTAN et d’autres organisations s’inquiètent vivement des conséquences de ces événements, qui ne cessent d’alimenter les appréhensions face à des escalades potentielles.
Unités et forces de l'Ordre, diplomaties et discussions se multiplient, tandis que le spectre de la guerre, présence invisible mais bien réelle, continue de planer au-dessus des populations affectées. Dans un contexte où les dialogues semblent suspendus, que peut-on espérer des prochains mois à venir ?