C'est un accord majeur pour plusieurs pays du Moyen-Orient qui souhaitent intensifier leurs efforts dans le domaine de l'intelligence artificielle. Le 19 novembre, le département américain du Commerce a donné le feu vert à l'exportation de puces Nvidia pour deux entreprises basées aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite : le groupe G42 et la société Humain.
EN BREF
- Accord sur l'exportation de puces Nvidia aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.
- Partenariat stratégique dans l'IA entre les États-Unis et ces deux pays.
- Contrôles de cybersécurité pour prévenir tout détournement vers la Chine.
À l'origine, cette initiative avait suscité des réticences au sein de l'administration de Donald Trump, qui craignait des problèmes de sûreté. Toutefois, les discussions entre le président Joe Biden et les dirigeants des Émirats et de l'Arabie saoudite ont conduit à un revirement : le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, était récemment en visite à Washington. Il a scellé plusieurs accords, dont un partenariat stratégique dans le secteur de l'IA, d'après l'agence de presse saoudienne SPA.
L'entente entre Humain et Nvidia est la fondation d'un partenariat qui prévoit le déploiement de jusqu'à 600 000 infrastructures basées sur les dernières technologies d'IA de Nvidia au cours des trois prochaines années. Dans ce cadre, Humain s'est engagé à développer des centres de données en Arabie saoudite, tout en étendant ses activités aux États-Unis. Ces centres seront également alimentés par la technologie d'IA de Nvidia, ce qui marque un pas décisif vers une collaboration internationale renforcée.
Détails sur les exportations de puces
Le département américain du Commerce a annoncé que les deux entreprises pourront acquérir jusqu'à 35 000 puces Nvidia Blackwell. Bien que ce chiffre puisse sembler élevé, il demeure relativement modeste par rapport aux besoins de l'industrie. Pour illustrer cette situation, le Wall Street Journal souligne que le centre de données d'Elon Musk pour xAI à Memphis abrite déjà plus de 200 000 puces Nvidia.
Créée en mai dernier, Humain est principalement détenue par le fonds souverain d'Arabie saoudite, le PIF, lequel soutient avec vigueur de nombreux méga-projets visant à diversifier l'économie de ce pays, premier exportateur mondial de pétrole. Parallèlement, le groupe G42, qui a reçu un investissement de 1,5 milliard de dollars de Microsoft en 2024, est dirigé par Tahnoon ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati. Ce groupe s'illustre par ses projets ambitieux, incluant la construction d'un centre de données aux Émirats d'une capacité d'1GW, en collaboration avec OpenAI, Oracle, Cisco, Nvidia et SoftBank.
Les exportations de ces puces, conçues pour propulser les systèmes d'IA générative, sont strictement encadrées par les États-Unis. Ces derniers restent préoccupés par un potentiel détournement des technologies au profit de la Chine, d'autant plus que l'Arabie saoudite et les Émirats entretiennent des relations étroites avec cette nation. Ainsi, les accords de G42 et Humain comportent des mesures de cybersécurité visant à s'assurer que cette technologie ne bénéficie pas à la Chine, notamment à l'entreprise Huawei, comme l'indique le Wall Street Journal.
Avec ces développements, l'écosystème technologique au Moyen-Orient se transforme progressivement, suggérant que les partenariats avec des puissances comme les États-Unis pourraient jouer un rôle clé dans la future expansion des capacités d'IA de la région. Ce tournant s'inscrit dans une quête plus large de domination technologique mêlant ambitions locales et tensions géopolitiques.