Ce mercredi, la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé avoir reçu une demande de récusation de son procureur, Karim Khan, originée d’Israël. Le pays accuse ce dernier d’avoir cherché à détourner l’attention relative à des accusations graves à son encontre en émettant des mandats d'arrêt contre des figures politiques israéliennes, notamment le Premier ministre Benyamin Netanyahou et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, tous deux soupçonnés de crimes de guerre.
EN BREF
- Israël conteste la compétence de la CPI et demande la récusation de Karim Khan.
- Des mandats d'arrêt ont été émis pour des crimes de guerre en relation avec la bande de Gaza.
- Les accusations contre Israël sont en forte augmentation depuis le début du conflit avec le Hamas.
Oren Marmorstein, porte-parole de la diplomatie israélienne, a annoncé lundi via son compte X que la requête visait à récuser le procureur et à annuler les mandats d'arrêt émis à l'encontre d'Israël. Il a souligné que Karim Khan, actuellement suspendu en raison d'une enquête le concernant pour agression sexuelle, aurait agi, selon lui, pour des motifs personnels inappropriés, cherchant à faire avancer des allégations fausses contre l'État juif.
Les accusations portent sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité liés au conflit israélo-palestinien, avec des allégations de famine, de meurtre et de persécution. La CPI, basée à La Haye, a reconnu avoir reçu la demande de récusation sans fournir plus de précisions.
Les mandats d'arrêt concernant Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant s'inscrivent dans un contexte où les accusations portées contre Israël montent en flèche. Depuis le début des hostilités, survenues après une attaque du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 221 Israéliens, pour la plupart des civils, les répercussions à Gaza ont été catastrophiques. Les chiffres du ministère de la Santé palestinien, jugés fiables par l’ONU, rapportent que les frappes israéliennes ont causé plus de 69 500 morts dans la région.
Contestation israélienne de la compétence de la CPI
Au-delà des mandats d’arrêt, Israël conteste actuellement la compétence de la CPI. En juillet dernier, la cour a rejeté une demande israélienne visant à annuler les mandats, décision qui a ensuite été confirmée lors d'un appel en octobre. Créée en 2002, la CPI a pour mission de juger les individus accusés des pires atrocités, notamment les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.
Les accusations incessantes de génocide envers les Palestiniens, particulièrement dans la bande de Gaza, ont pris un tournant alarmant depuis le début des conflits. Le parquet de la CPI semble se retrouver au cœur d’un débat houleux, non seulement sur ses mandats d'arrêt, mais aussi sur son rôle et son impartialité face à un contexte géopolitique complexe.
Karim Khan, de son côté, fait face à des allégations de comportements inappropriés. Une femme de son personnel l'accuse de faits graves, mais il a toujours contesté ces accusations, les qualifiant d’infondées. Ce mois-ci, des informations ont émergé, dénonçant le Qatar pour des tentatives de discréditer davantage la plainte portée contre le procureur.
Les événements récents suscitent de vives discussions tant sur la scène internationale qu’au sein de la communauté juridique. La CPI, tout en ayant des responsabilités cruciales, se retrouve à naviguer à travers un océan tumultueux de tensions politiques et de crises humanitaires. Il est clair que les mandats d'arrêt contre Netanyahou et Gallant, loin d’être de simples procédures judiciaires, représentent des enjeux géopolitiques majeurs auxquels il faudra prêter attention dans les mois à venir.