Home ActusNews Jérusalem : le Hamas qualifie de « provocation » la visite d'un ministre israélien sur l’esplanade

Jérusalem : le Hamas qualifie de « provocation » la visite d'un ministre israélien sur l’esplanade

by Matthieu Dourtou
Hamas Condemns Israeli Minister's Visit to Esplanade as 'Provocation'

Ce mercredi matin, Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale et figure connue pour ses provocations, a encore une fois enflammé les tensions à Jérusalem. Sa visite sur l'esplanade des Mosquées, un lieu de culte hautement sensible, a non seulement suscité des réactions en Israël, mais a également provoqué une forte réaction du Hamas.

EN BREF

  • Itamar Ben Gvir s'est rendu sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, un site très controversé.
  • Sa visite coïncide avec les célébrations juives de Soukkot et des négociations indirectes avec le Hamas.
  • C'est la onzième visite de Ben Gvir sur le site, suscitant des tensions croissantes dans le contexte de la guerre de Gaza.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent Itamar Ben Gvir entouré d'un groupe de Juifs religieux chantant et célébrant leur présence sur le site, ce qui a immédiatement été qualifié par le Hamas de « provocation délibérée ». Ce dernier a condamné fermement l'acte, soulignant son impact sur l'instabilité de la région.

Le porte-parole du ministre ainsi qu'une source au Waqf, l'organisation musulmane responsable de la gestion du site, ont confirmé qu'il avait bien été présent sur l'esplanade en début de matinée. Cette intrusion, qui survient en pleine période de Soukkot, une fête significative dans le calendrier hébraïque, est d'autant plus controversée qu'elle intervient à un moment où les deux parties s'engagent dans des négociations pour mettre un terme à la guerre en cours à Gaza.

Un lieu de tensions permanentes

Considérée comme le troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade des Mosquées est bâtie sur les ruines du Second Temple juif, détruit par les Romains en l'an 70. Cet espace, situé dans la Vieille Ville de Jérusalem, est également considéré comme le Mont du Temple, le lieu le plus sacré du judaïsme.

En théorie, le rabbinat interdit aux fidèles de s'y rendre en raison de la crainte de la profanation. Pourtant, Itamar Ben Gvir semble prendre plaisir à affirmer la souveraineté d'Israël sur cette zone, qui constitue un point névralgique du conflit israélo-palestinien. Sous les yeux des caméras, il continue ainsi d'alimenter des tensions déjà palpables autour de ce site, objet de multiples affrontements depuis des décennies.

Une répétition inquiétante

Itamar Ben Gvir n'en est pas à sa première provocation. Sa dernière visite sur l'esplanade des Mosquées marque au moins la onzième fois qu'il se rend sur ce site depuis l'arrivée au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahou, dont le gouvernement est considéré comme l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, formé à la fin de l'année 2022.

À chaque fois, ses apparitions engendrent un tollé international, perçues comme des provocations par le Hamas, qui justifie ses attaques envers Israël en arguant de la nécessité de défendre le caractère musulman de l'esplanade. Cette question a été mise en avant après le début des hostilités le 7 octobre 2023, révélant à quel point le conflit est ancré dans des symboliques et des ressentiments historiques.

Selon le statu quo établi après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent accéder à l'esplanade à des heures spécifiques sans y prier. Cependant, cette règle est souvent transgressée. Un nombre croissant de Juifs nationalistes, encouragés par des figures politiques, fait de cette violation une réalité quotidienne qui alimente une tension ambiante.

Alors que la situation reste volatile, il est essentiel de rester attentif aux évolutions autour de l'esplanade des Mosquées, qui demeure bien plus qu'un simple lieu de culte. Elle est le reflet des luttes identitaires, des croyances religieuses et des aspirations politiques qui traversent la région. Le dialogue reste un impératif, mais il est terni par des visites telles que celle d'Itamar Ben Gvir qui plongent davantage Jérusalem dans une spirale de conflits interminables.

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