Depuis plusieurs jours, les responsables ukrainiens ont intensifié leurs accusations à l'encontre de la Chine, affirmant qu'elle joue un rôle actif dans les bombardements menés par la Russie sur le territoire ukrainien. Samedi dernier, Oleh Aleksandrov, haut fonctionnaire de l’Agence ukrainienne de renseignement étranger, a déclaré à l’agence de presse d’État Ukrinform que la Chine fournissait des renseignements par satellite sur des cibles militaires ukrainiennes.
"Il existe des preuves d’une coopérations de haut niveau entre la Russie et la Chine dans le domaine du renseignement satellite sur le territoire ukrainien, visant à identifier et localiser des sites stratégiques à frapper", a précisé Oleh Aleksandrov, ajoutant : "Comme nous l'avons observé ces derniers mois, ces sites peuvent appartenir à des investisseurs étrangers."
EN BREF
- La Chine accusée de fournir des renseignements par satellite aux forces russes.
- Le soutien militaire chinois devient de moins en moins discret.
- Des experts estiment que l'activité spatiale chinoise est une stratégie géopolitique stratégique.
Une assistance militaire moins discrète
Le journal Le Monde a rapporté des observations qui établissent des liens entre l’activité militaire russe et la présence de satellites chinois. Dans la nuit du 5 octobre, une attaque aérienne massive a frappé l’ouest de l’Ukraine, impliquant 496 drones et 53 missiles. Cette opération a coïncidé avec le passage de plusieurs satellites de renseignement militaires chinois au-dessus de la région.
Le général Igor Romanenko, ancien vice-chef d’état-major ukrainien, a souligné que "la présence de satellites de reconnaissance chinois au-dessus de Lviv durant l’attaque n’est pas une coïncidence". Cela a été qualifié d’« actions chinoises visant à soutenir la guerre » que la Russie mène actuellement.
Accusations de fourniture d’armements
Déjà en avril dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait évoqué la complicité de la Chine, l’accusant explicitement de "fournir des armes" à la Russie. Cette déclaration a marqué un tournant, car elle a représenté les premières accusations directes du gouvernement ukrainien envers son voisin asiatique. Zelensky avait précisé : "Nous avons reçu des informations selon lesquelles la Chine fournit des armes à la Russie. Nous pensons que des représentants chinois sont impliqués dans la production de certaines armes sur le territoire de la Russie."
Quelques jours avant cette déclaration, les forces ukrainiennes avaient capturé deux ressortissants chinois qui combattaient aux côtés de l’armée russe dans la région de Donetsk. Ce fait a été corroboré par Zelensky, qui a affirmé qu'il y avait "plusieurs centaines" de citoyens chinois de retour aux côtés des forces russes.
Réaction du Kremlin
Interrogé sur cette prétendue alliance entre la Chine et la Russie, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi en disant que la Russie possède ses propres capacités pour répondre à tous ses besoins militaires. "Nous avons nos propres moyens, y compris dans le domaine spatial, pour mener à bien toutes les tâches de l’opération militaire spéciale", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Cependant, la proximité de l’activité spatiale chinoise au-dessus de l’Ukraine ne semble pas fortuite. Anatoliï Khraptchinsky, expert en guerre électronique, a précisé : "Pékin dispose de centaines d’appareils d’imagerie optique et radar, ainsi que de nouvelles plateformes géostationnaires qui constituent un réseau orbital beaucoup plus puissant que celui de la Russie."
L’augmentation de la surveillance spatiale chinoise est perçue comme un message à l’Occident, démontrant la capacité de Pékin à collecter des informations sans s'engager ouvertement dans le conflit. Ce phénomène fait partie d’une stratégie géopolitique visant à renforcer sa position d’arbitre potentiel dans un nouvel équilibre de pouvoir en Europe.
Dans ce paysage complexe, la coopération entre la Russie et la Chine est observée avec attention. Ces relations, qui semblent se solidifier dans le contexte du conflit en Ukraine, soulèvent des questions quant à l'impact sur le contexte international et sur les alliances militaires en devenir. Alors que le monde surveille avec inquiétude ces développements, la situation continue d’évoluer et pourrait redéfinir les axes géopolitiques actuels.