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La commission argentine dénonce une escroquerie liée à la cryptomonnaie de Javier Milei

by Matthieu Dourtou
Scandale de Cryptomonnaie : La Commission Argentine Accuse Javier Milei d'Escroquerie

Une commission d’enquête parlementaire argentine, présidée par l’opposition à Javier Milei, a rendu son rapport mardi concernant une affaire entourant une cryptomonnaie appelée $LIBRA, que le président avait mise en avant sur le réseau social X en février dernier. Ce rapport conclut à une «escroquerie présumée». Selon les membres de la commission, bien que leurs pouvoirs d'enquête soient limités, les analyses effectuées pourraient bien déléguer une responsabilité politique à Javier Milei ainsi qu'à sa sœur, Karina Milei, qui occupe le poste de secrétaire générale de la présidence.

EN BREF

  • La commission d’enquête conclut à une escroquerie présumée liée à la cryptomonnaie $LIBRA.
  • Plus de 114 000 wallets ont subi des pertes à hauteur de millions de dollars.
  • Milei nie avoir promu la cryptomonnaie, qualifiant son intérêt d'initiative pour soutenir les PME locales.

Après cette première étape d’enquête, la commission a décidé de renvoyer le dossier au Parlement pour évaluer si le président a commis un manquement dans l’exercice de ses fonctions. En effet, mi-février, Javier Milei avait relayé via X un projet de cryptomonnaie, le $LIBRA, avant de faire volte-face quelques heures plus tard. Entre-temps, la valeur de la monnaie avait connu une poussée fulgurante suivie d’un effondrement, engendrant, selon l’opposition, des pertes significatives pour de nombreux investisseurs, tant locaux qu'étrangers.

Les investigations de la commission révèlent que pas moins de 114 000 portefeuilles virtuels ont subi des pertes, dont 500 ayant perdu plus de 100 000 dollars. À l'inverse, 36 autres portefeuilles ont vu leurs valeurs dépasser un million de dollars chacun, illustrant ainsi les énormes disparités occasionnées par cet incident.

De son côté, Javier Milei a toujours défendu sa position en affirmant qu’il n’avait jamais réellement « promu » la cryptomonnaie. Il se décrit comme un « techno-optimiste fanatique » ayant cherché à donner de la visibilité à un projet qu’il croyait capable de soutenir les petites et moyennes entreprises argentines dans le secteur technologique. Suite à l'ampleur inattendue des réactions, il a reconnu ne pas avoir été « au courant des détails du projet », ce qui l’a amené à se rétracter.

Démarche judiciaire et politique en cours

Des dizaines de plaintes ont été déposées par des organismes et des particuliers, visant notamment Javier Milei et les participants au projet $LIBRA, y compris dans des tribunaux aux États-Unis. Ces plaintes ont été centralisées par une juge et un procureur, en charge d'une enquête approfondie.

La commission parlementaire a déclaré avoir remis ses conclusions à la justice pour alimenter l'enquête, tout en manifestant son intention de porter plainte contre différents membres de l'exécutif et du pouvoir judiciaire, les accusant de ne pas avoir collaboré en toute transparence avec la commission d’enquête.

À l’heure actuelle, le devenir de l’action parlementaire concernant l’affaire $LIBRA demeure incertain. Avec sa victoire aux législatives de mi-mandat, prévue pour fin octobre, Javier Milei devrait bénéficier d’un nouveau Parlement, qui pourrait se montrer moins enclin à faire avancer l’affaire.

Lors de l'audition, les députés ont entendu Guillermo Francos, l'ex-chef du cabinet des ministres, qui a déclaré que Javier Milei n’avait joué « aucun rôle » dans le projet $LIBRA. Il a ajouté qu'il n'y avait eu à aucun niveau de l’État « ni accord, ni bénéfice » lié à cette cryptomonnaie. Néanmoins, la commission n’a pas pu contraindre Javier ni Karina Milei à se présenter pour témoigner, ce qui souligne les défis persistants de l’enquête.

Ainsi, le climat politique et économique en Argentine reste tendu alors que les parties prenantes scrutent de près les développements liés à cette affaire, qui pourrait significativement influencer le paysage politique du pays. Les conséquences de cette situation pourraient porter un coup dur à la crédibilité du président Milei et redessiner le rapport de force au sein du Parlement, avec des enjeux qui dépassent de loin le simple cadre financier.

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