Ce jeudi, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a rendu des déclarations alarmantes à l'encontre de Maria Corina Machado, la lauréate du prix Nobel de la paix. Selon lui, si elle parvenait à quitter le pays pour recevoir son prix prévu le 10 décembre à Oslo, elle serait considérée comme “fugitive”. Cette annonce survient alors que Mme Machado affirme se trouver dans le pays, sans pouvoir circuler librement.
EN BREF
- Maria Corina Machado, lauréate du prix Nobel, risque d'être considérée comme fugitive si elle quitte le Venezuela.
- Le procureur général l'accuse d'actes de conspiration et de terrorisme.
- Les tensions entre le Venezuela et les États-Unis exacerbent la situation sécuritaire.
Maria Corina Machado, figure de proue de l'opposition vénézuélienne âgée de 58 ans, a vu sa vie politique compromise par des accusations lourdes. En effet, Tarek William Saab a précisé que l'opposante est confrontée à des accusations graves, notamment celle d’“actes de conspiration, d’incitation à la haine et de terrorisme”. Cette situation met en lumière non seulement les tensions internes au Venezuela, mais également l'intensité du débat international entourant les droits humains et la démocratie dans le pays.
Saab a également révélé que plus de 100 mercenaires de plus de 30 nationalités étaient recherchés par les autorités vénézuéliennes, liés à ce qu'il décrit comme des actions de la CIA. L'accusation sur ces mercenaires souligne les tensions entre Caracas et Washington. En effet, le gouvernement vénézuélien a récemment annoncé avoir démantelé une “cellule criminelle” impliquant des complots contre des navires américains, illustrant la complexité géopolitique de la région.
En réponse, les États-Unis ont déployé des forces navales pour lutter contre le trafic de drogue dans la région des Caraïbes, dont le plus grand porte-avions au monde. Ce déploiement est interprété par le président vénézuélien, Nicolás Maduro, comme une tentative d'“imposer un changement de régime” à Caracas, ajoutant une couche de crainte et de tension autour de la situation sécuritaire en Amérique Latine.
Dans ce contexte tumultueux, Maria Corina Machado persiste à dénoncer l'usurpation des élections de juillet 2024, qu'elle qualifie de “vol”, en affirmant que Maduro a fraudé pour obtenir un troisième mandat de six ans. Ni les États-Unis, ni de nombreux pays au sein de la communauté internationale n'ont reconnu cette élection, ce qui atteste d'une défiance généralisée envers le régime actuel.
Lors d'un entretien en visioconférence avec l'AFP, Mario Corina Machado a exprimé sa conviction que le président Maduro sera contraint de quitter le pouvoir, qu'il y ait ou non des négociations. Cette résilience face à l'adversité démontre non seulement une détermination remarquable, mais aussi un potentiel soutien populaire qui pourrait transformer la dynamique politique du pays.
La situation en Venezuela demeure tendue, alimentée par les accusations, les menaces de poursuites et l'absence de liberté politique. Alors que Maria Corina Machado se prépare potentiellement à recevoir son prix Nobel de la paix, son avenir et celui de l'opposition restent incertains, symbolisant des luttes plus larges pour la démocratie et les droits humains dans la région.