Le timing ne saurait être un hasard. Il y a un an tout juste, le 22 décembre 2024, Donald Trump, alors élu mais non encore investi président des États-Unis, publiait sur son réseau Truth Social un message qui allait profondément déstabiliser le Danemark. Dans ce post audacieux, il annonçait la nomination à la tête de l'ambassade américaine à Copenhague de Ken Howery, cofondateur de PayPal et ancien diplomate à Stockholm. Trump déclarait : « Pour des raisons de sécurité nationale et de liberté dans le monde entier, les États-Unis d'Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue. »
Depuis cette déclaration, le président américain n’a cessé de réaffirmer sa volonté d’s’approprier le territoire autonome danois de 56 000 habitants, n’hésitant pas à évoquer le recours à la force. Les gouvernements de Nuuk et de Copenhague, soutenus par leurs alliés européens, ont haussé le ton, exigeant « le respect » d’un partenaire qu’ils considèrent comme leur « plus proche allié ». Cependant, ces avertissements semblent avoir eu peu d'impact.
Lundi 22 décembre, un an jour pour jour après le message initial de Donald Trump, les Danois et Groenlandais se sont réveillés avec une nouvelle inquiétante. Le président américain venait de nommer quelques heures plus tôt un « envoyé spécial des États-Unis pour le Groenland ». Jeff Landry, le gouverneur de Louisiane, a été désigné pour ce rôle. Sur la plateforme X, il a précisé qu’il exercerait cette mission de manière « bénévole », avec pour objectif affiché d’« intégrer le Groenland aux États-Unis ».
EN BREF
- Donald Trump a exprimé sa volonté d’appropriation du Groenland depuis décembre 2024.
- Le gouverneur de Louisiane a été nommé envoyé spécial pour le Groenland par Trump.
- Les gouvernements danois et groenlandais exigent le respect de leur souveraineté.
Cette situation témoigne des tensions croissantes entre les États-Unis et le Danemark sur le sujet du Groenland. Les Danois ressentent l’inquiétude d'une éventuelle militarisation de cette île, qui est riche en ressources naturelles et stratégiquement située. Au-delà des discours, la position de Trump et son administration soulèvent des questions sur la légitimité des interventions extérieures et le respect des souverainetés nationales.
Il est essentiel de noter que le Groenland, tout en étant une région autonome du Danemark, possède une identité culturelle unique et une grande richesse en ressources naturelles, allant des minéraux aux réserves de pétrole et de gaz. Cela attire indéniablement les convoitises, notamment dans un contexte géopolitique tendu où la rivalité entre les grandes puissances, en particulier avec la Russie, se renforce.
Les réactions face à ces déclarations de Trump vont au-delà du simple fait diplomatique. Elles sont le reflet d’une peur plus large chez les nations petites ou moyennes face à des puissances arrogantes. Dans une époque où le multilatéralisme est souvent mis à mal, la défense des intérêts souverains devient plus cruciale que jamais. Les gouvernements danois et groenlandais évoquent leur partenariat historique et la nécessité de dialoguer plutôt que d’opter pour l’affrontement.
Donald Trump, connu pour son style de communication provocateur, semble jouer sur les peurs et les tensions pour galvaniser sa base électorale. Pour la communauté internationale, cette stratégie pourrait conduire à un nouvel isolement américain si les autres pays décident de renforcer leur unité face à ce qui est perçu comme une tentative d’hégémonie.
Alors que les enjeux géopolitiques continuent de se multiplier, il sera intéressant de voir comment cette situation évoluera et quelles réponses concrètes seront apportées par les pays directement concernés. La diplomatie, comme souvent, devra trouver un chemin étroit entre fermeté et dialogue.