Pendant des mois, le monde militaire a spéculé sur une transaction d'importance. Aujourd'hui, la réalité dépasse les rumeurs : des documents russes récemment divulgués via le collectif de hackers Black Mirror confirment que l'Algérie a signé un contrat pour l'acquisition d'une douzaine d'avions de chasse furtifs Soukhoï Su-57 auprès de Moscou. Cette acquisition marque une première historique pour un pays africain. L'Algérie devient ainsi le tout premier client export de cet aéronef, pondu par le géant militaire Rostec.
EN BREF
- L'Algérie commande 12 avions de chasse Su-57 à la Russie, une première en Afrique.
- Le contrat pourrait atteindre plusieurs milliards de dollars.
- Cette opération souligne le rapprochement militaire entre l'Algérie et la Russie.
Les 300 pages de documents piratés ne précisent pas le coût total de la transaction. Toutefois, des experts estiment qu'un seul Su-57 pourrait valoir près de 140 millions de dollars, soit un montant total qui pourrait s'élever à plusieurs milliards de dollars. Les premières livraisons sont attendues d'ici 2026 et pourraient être accompagnées de systèmes de guerre électronique de dernière génération, le L-265VE "Khibiny-U".
Un atout stratégique pour Alger
Le Su-57E représente le sommet de l'ingénierie militaire russe, fruit de plus de quinze ans de développement. Il affiche des caractéristiques impressionnantes avec une envergure de 14 mètres et un poids au décollage de 35 tonnes. L'appareil peut atteindre une vitesse de Mach 2,42, soit près de 2 400 kilomètres-heure, et évoluer jusqu'à 19 000 mètres d'altitude. Son rayon d'action, variant entre 2 150 et 3 500 kilomètres, lui confère une autonomie avantageuse.
La conception furtive du Su-57E, optimisée pour diminuer sa signature radar, rivalise avec les normes occidentales les plus avancées. Cela lui permet d'entrer dans des espaces aériens adverses sans être aisément détecté. De plus, ses moteurs à poussée vectorielle tridimensionnelle et ses quatre baies d'armement internes lui assurent une maniabilité exceptionnelle, et la capacité de transporter des missiles air-air longue portée K-77M. Cette combinaison de caractéristiques en fait un atout redoutable pour l'Algérie.
L'arrivée des Su-57E s'inscrit dans un processus de modernisation de l'aviation algérienne. L'appareil viendra fortifier une flotte qui comprend déjà des MiG-29M2/S, des Su-30MKA, et bientôt des bombardiers Su-34. Pour le pays, cette montée en puissance est cruciale, lui permettant de protéger efficacement son territoire de 2,38 millions de km².
Une alliance qui ne date pas d'hier
Ce contrat s'inscrit dans le cadre d'une relation historique entre l'Algérie et la Russie, qui remonte à l'époque de l'Union soviétique. Moscou a contribué significativement au développement industriel et universitaire algérien après l'indépendance. Les échanges militaires entre les deux nations n'ont cessé d'évoluer : de nombreux officiers algériens ont été formés en URSS, et la grande majorité des équipements de défense algériens proviennent encore aujourd'hui de Russie.
Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, entre 2020 et 2024, les armes russes représenteront environ 48 % des importations d’armements algériens. En choisissant le Su-57E, l’Algérie ne fait pas que moderniser ses forces. Elle affiche également son intention de s'imposer comme une puissance aérienne régionale dotée d'une capacité de dissuasion.
Cette démarche confirme sa volonté, à l’image de son nouvel allié russe, de jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans le panorama stratégique eurafricain.