Le 7 décembre 2025, le Bénin a frôlé l'irréparable lors d'une journée marquée par des violences militaires, témoignant de l'instabilité qui guette certains pays africains. Moins de deux mois après le coup d'État à Madagascar et dix jours après la tentative de putsch en Guinée-Bissau, le Président béninois, Patrice Talon, a dû affronter une attaque *soudainement* orchestrée par des militaires. Alors que les tensions s'intensifiaient à Cotonou, des soldats ont tenté de s'emparer de sa résidence officielle au petit matin.
EN BREF
- Patrice Talon, Président béninois, a échappé à une tentative de coup d'État ce dimanche.
- Des soldats mutins ont attaqué sa résidence, capturant des otages militaires.
- La situation a été déclarée sous contrôle par le Président, qui a promis des conséquences pour les mutins.
Dans un cadre chaotique, Patrice Talon a pris la parole sur la télévision nationale, à 20 heures, pour rassurer la population. Il a affirmé que la situation était « totalement sous contrôle ». Le Président a tenu à souligner que la *sécurité* et l'« ordre public » seraient maintenus sur l'ensemble du territoire national, malgré la menace pesante.
En évoquant les événements de la journée, il a exprimé sa reconnaissance envers l'armée, saluant leur « sens du devoir » et leur loyauté envers la patrie. Il a également fait état de victimes parmi ses rangs, tout en déplorant qu’un groupe de prétendus putschistes ait réussi à prendre la fuite, emportant avec eux des otages, dont deux hauts gradés militaires. Cette situation révèle un défi majeur pour le locataire du palais de la Marina, dont la capacité à maintenir la stabilité est mise à l'épreuve.
Les mutins, issus principalement de la garde nationale, l'un des piliers de la sécurité béninoise, n'ont pas agi sans motivations. Le climat politique au Bénin a été marqué par des tensions croissantes, avec des accusations de dérives autoritaires et de restriction des libertés civiles au cours des dernières années. Beaucoup pourraient voir cette tentative de coup d'État comme un signe révélateur d'un mécontentement profond au sein des forces de sécurité et de la population.
Les répercussions d'une telle attaque ne se limitent pas à l'enceinte présidentialiste. Pour le Bénin, une démocratie naissante et un modèle de stabilité en Afrique de l'Ouest, ces événements peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le plan économique et social. Les investisseurs, attentifs à la paix et à la sécurité des régions dans lesquelles ils s'engagent, pourraient revoir leurs positions face à une instabilité croissante.
Les annonces de poursuites judiciaires contre les mutins, promises par le Président, pourraient provoquer un débat sur la justice militaire et la nécessité de réformes dans la gestion de l'armée. En effet, le Bénin dispose d'un arsenal législatif pour faire face à de telles situations. Mais sont-ils adaptés aux circonstances actuelles ? La société civile et les acteurs politiques devront sans nul doute se poser cette question dans les jours et semaines à venir.
La gestion de cette crise par Patrice Talon sera scrutée de près. Les décisions prises durant cette période délicate pourraient façonner le panorama politique du Bénin pour les années à venir.