Home ActusNews Le brise-glace nucléaire "Stalingrad" : un géant des mers construit à Saint-Pétersbourg

Le brise-glace nucléaire "Stalingrad" : un géant des mers construit à Saint-Pétersbourg

by Matthieu Dourtou
Stalingrad : Le Titan des Océans Érigé à Saint-Pétersbourg

À Saint-Pétersbourg, un nouveau chapitre de la stratégie militaire russe s'écrit avec le lancement d'un projet ambitieux. Ce mardi 18 novembre, le chantier naval de la Baltique a célébré le coup d'envoi de la construction d'un brise-glace à propulsion nucléaire, nommé "Stalingrad". Ce nom, riche en signification historique, a rehaussé la cérémonie, avec la présence de Pavel Vinokourov, vétéran de la bataille de Stalingrad, qui s'apprête à fêter son 103ème anniversaire.

Vladimir Poutine, en visioconférence, a utilisé cet événement pour souligner la souveraineté technologique de la Russie. Selon lui, aucune autre nation ne possède la capacité de produire en série des brise-glaces atomiques aussi puissants et autonomes, reposant sur des technologies exclusivement nationales.

EN BREF

  • Inauguration du brise-glace nucléaire "Stalingrad" à Saint-Pétersbourg.
  • Le navire est le 8ème de la flotte nucléaire russe, symbole de la puissance maritime du pays.
  • Vladimir Poutine insiste sur la souveraineté technologique de la Russie dans le domaine des brise-glaces.

Des caractéristiques techniques impressionnantes

Le Stalingrad, mesurant 173 mètres de long et 34 mètres de large, fait partie du projet 22220, qui englobe les plus grands brise-glaces jamais conçus. Avec une puissance de 60 MW, ce géant de l'acier pourra naviguer à près de 22 nœuds (environ 40 km/h) et briser des glaces de trois mètres d'épaisseur. Cet étonnant vaisseau, conçu pour être opérationnel durant quatre décennies, repose sur une architecture à double tirant d'eau et est équipé de deux réacteurs nucléaires RITM-200, offrant jusqu'à sept années d'activité sans rechargement.

Sa conception a été réfléchie pour lui permettre d'évoluer dans des eaux variées, allant des profondeurs de l'océan Arctique aux embouchures de rivières comme le Ienisseï et dans la baie d'Ob. Cela donne à la Russie un atout majeur pour l'acheminement de ses ressources gazières et pétrolières vers le marché asiatique. Sa largeur, supérieure à celle de ses prédécesseurs, lui confère la capacité d'escorter des méthaniers et pétroliers parmi les plus imposants actuels.

Un nom chargé de symbolique

Ce navire porte un nom atypique dans la flotte des brise-glaces nucléaires de la Russie. Plutôt que de rendre hommage aux régions polaires, le choix de "Stalingrad" évoque une forte connexion avec l'ère soviétique. Vladimir Poutine a reconnu l'importance de cette symbolique lors de la cérémonie de pose de la quille, déclarant : "Je suis sûr que le nouveau brise-glace Stalingrad portera dignement ce nom. Travailler dans les conditions difficiles de l’Arctique, ouvrir la voie à travers la glace, deviendra un autre symbole de talent et de force de notre peuple."

Actuellement, la Russie dispose de la plus grande flotte de brise-glaces nucléaires au monde, avec déjà sept unités en service, soutenues par une flotte de navires diesel-électriques. Le projet 22220, avec le navire amiral Arktika et les autres brise-glaces tels que Sibir, Oural et Yakoutia, assure le transport des ressources le long de la route maritime du Nord, et permet d'éviter la dépendance envers les détroits situés plus au sud. En outre, deux autres unités, le Tchoukotka et le Leningrad, sont en construction au chantier naval de la Baltique.

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