"Nous devons veiller à ce qu'il n'existe aucune faille permettant aux géants de la tech de contourner le système", a exposé vendredi la ministre danoise du Numérique à l'agence Associated Press.
EN BREF
- Le Danemark prévoit d'interdire l'accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans.
- Cette décision s'inscrit dans un cadre réglementaire plus large au sein de l'Union européenne.
- Des mesures similaires sont envisagées dans d'autres pays, comme l'Australie et la Grèce.
Au Danemark, le gouvernement envisage de protéger l'enfance en interdisant l'accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Cette mesure, qu'il souhaite mettre en place rapidement, a été révélée vendredi 7 novembre par l'agence de presse américaine Associated Press. La ministre danoise du Numérique, Caroline Stage, a souligné l'importance d'une réglementation solide, avertissant qu'il ne fallait pas laisser de failles permettant aux géants technologiques de contourner le système.
"Nous ne pouvons pas forcer les géants de la technologie à utiliser notre application, mais nous pouvons les contraindre à mettre en place une vérification d'âge correcte", a-t-elle ajouté. Cette mesure pourrait s'appuyer sur des sanctions imposées par la Commission européenne, qui pourrait infliger des amendes atteignant 6 % des revenus mondiaux de ces entreprises en cas de non-respect.
Toutefois, les modalités de contrôle de cette interdiction n'ont pas encore été pleinement précisés. Le 7 octobre, Mette Frederiksen, la Première ministre danoise, avait déclaré : "Le téléphone portable et les réseaux sociaux volent l'enfance de nos enfants." Elle a fait état de données inquiétantes, affirmant que 60 % des garçons danois âgés de 11 à 19 ans préféraient rester à la maison plutôt que de voir des amis pendant leur temps libre.
Cette préoccupation envers l'impact des réseaux sociaux sur les plus jeunes a également été mise en lumière par une commission du Parlement européen. En mi-octobre, celle-ci a proposé d'interdire l'accès aux réseaux sociaux et aux assistants intelligents sans autorisation parentale pour les moins de 16 ans, en raison des risques pour la santé et la sécurité des enfants. Cette proposition, menée par l'eurodéputée danoise Christel Schaldemose, a recueilli un soutien large au sein de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs. Elle sera soumise aux eurodéputés lors d'une session plénière prévue fin novembre.
À l'international, des pays comme l'Australie prennent des mesures similaires. Au cours de l'année 2024, la loi adoptée par le Parlement australien a interdit l'accès à des plateformes comme TikTok, X, Facebook et Instagram pour les moins de 16 ans. Bien que les 27 États membres de l'Union européenne divergents quant à l'application d'interdictions similaires, l'idée émerge de plus en plus dans le paysage européen. En juin, la Grèce a proposé d'établir un âge de majorité numérique au niveau de l'UE, en dessous duquel l'accès aux réseaux sociaux serait prohibé sans consentement parental.
Il est évident que la question de la sécurité des enfants face aux réseaux sociaux intrigue et mobilise largement. La volonté des gouvernements d'encadrer l'accès à ces plateformes témoigne d'une prise de conscience collective face aux enjeux liés à l'usage du numérique par les jeunes générations. Ces discussions pourraient bien déboucher sur des changements notables dans la manière dont les entreprises technologiques interagissent avec les utilisateurs les plus vulnérables dans le futur.