Le président colombien Gustavo Petro se trouve au cœur d'une controverse après avoir décidé de rendre publics ses relevés bancaires. Cette démarche intervient en réponse aux accusations émanant des États-Unis, qui l'accusent d'être lié au narcotrafic. Toutefois, ces documents ont également mis en lumière une dépense inattendue : un paiement de 50 dollars dans un club de strip-tease de Lisbonne lors d'un voyage officiel en mai 2023. Ce fait a suscité un vif émoi parmi les organisations défendant les droits des femmes.
EN BREF
- Gustavo Petro publie ses relevés bancaires pour répondre à des accusations américaines.
- Un paiement dans un club de strip-tease à Lisbonne provoque une controverse.
- Les relations diplomatiques entre la Colombie et les États-Unis se détériorent sous l'administration Biden.
La militante pour les droits des femmes, Sara Jaramillo, a exprimé son indignation face à cette situation :
«Comment est-il possible que nous ayons une crise liée à l’exploitation sexuelle en Colombie et en même temps un président qui fréquente de tels endroits ?»
Son questionnement souligne un paradoxe troublant évoquant le rôle et la responsabilité des dirigeants dans la lutte contre l'exploitation sexuelle.
En réponse à cette polémique, Gustavo Petro a choisi de s'expliquer sur le réseau social X, affirmant :
«Il y a deux choses que j’ai apprises dans la vie : ne pas coucher avec une femme pour laquelle je ne ressens rien dans mon cœur, et ne pas payer pour du sexe tant que je suis encore capable de séduire»
Cette déclaration a attisé la colère sur les réseaux sociaux et a suscité des interrogations sur la sensibilité du président face aux enjeux sociétaux.
Les tensions entre Gustavo Petro et les instances judiciaires ne sont pas nouvelles. Par le passé, les tribunaux colombiens ont exigé des excuses publiques après que le président ait traité des journalistes critiques de « poupées de la mafia », une stigmatisation qui avait également créé un précédent inquiétant sur la liberté de la presse.
Le président a également annoncé qu'il expliciterait « un jour » les raisons de sa présence dans ce club à Lisbonne. Il a précisé :
«Pour l’instant, tout ce que je veux, c’est que tous ceux qui examinent mes comptes puissent voir l’arbitraire commis contre la Colombie»
en faisant référence aux sanctions imposées par les États-Unis. Cette déclaration met en lumière le sentiment d'injustice ressenti par Petro face à la pression internationale.
Les relations entre Washington et Bogota se sont considérablement détériorées depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. Ce dernier a accusé sans fondement Gustavo Petro d'être un « baron de la drogue » et a annulé la certification de la Colombie comme allié dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Cette décision, accompagnée de sanctions financières du Trésor américain à l'encontre de Petro et de ses proches, a certainement contribué à la détérioration des rapports diplomatiques.
La situation actuelle soulève des questions critiques sur la morale en politique et sur les attentes vis-à-vis des dirigeants. Pour beaucoup, le comportement du président pourrait devenir un élément central des débats à venir, mettant en lumière la complexité du lien entre gouvernement, société et valeurs morales.