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Le 'slop' : un mal inévitable de l'IA dans la lutte contre le cancer

by Matthieu Dourtou
Le 'slop' : un obstacle incontournable de l'IA dans la lutte contre le cancer

"Le combat contre le cancer attendra." Cette phrase ironique circule avec force depuis la mise en ligne récente de
Sora 2, un nouvel outil développé par OpenAI, disponible uniquement aux États-Unis pour l'instant. Sur la Toile,
un contraste saisissant a émergé. Le créateur de ChatGPT, censé œuvrer pour un avenir meilleur grâce à l'intelligence
artificielle, semble offrir plutôt un espace où prolifèrent des vidéos de peu de valeur éducative ou esthétique.
Ce phénomène est désigné par le terme anglais slop, signifiant une substance visqueuse et désagréable, un véritable déchet numérique.
Pensez à des images de Jésus en forme de crevette, une vidéo d'un chien dans l'espace attrapant des balles de tennis,
ou encore une collection de pastilles psychédéliques étranges.

EN BREF

  • Lancement de Sora 2 par OpenAI, suscitant des débats sur la qualité du contenu proposé.
  • Sam Altman, PDG d’OpenAI, cherche des financements pour développer l’IA au détriment de contenus peu élaborés.
  • Un constat sur l’impact croissant du slop dans le paysage médiatique numérique.

En effet, derrière ce phénomène de slop se cache une nécessité financière. Sam Altman, cofondateur d’OpenAI,
a besoin de capitaux considérables pour soutenir et développer ses infrastructures d’intelligence artificielle. Lors
d'une récente interaction sur le réseau social X, il a souligné la nécessité d'un financement adéquat pour atteindre
ses ambitions de créer une IA capable de contribuer à des avancées scientifiques majeures. Toutefois, le chemin vers
cet objectif semble pavé de contenus trivialisés. Sora 2 pourrait se révéler être une machine à générer
publicité, en exploitant un algorithme spécialement conçu pour détecter les contenus hypnotisants susceptibles
d'attirer l'attention des utilisateurs.

La tendance n’est pas isolée. D'autres géants de la Tech envisagent des initiatives similaires. Meta a récemment
lancé "Vibes", tandis que YouTube et TikTok sont déjà envahis par cette forme de contenu peu approfondi. Si ces
plateformes s'épanouissent dans l'économie de l'attention, elles profitent également de contributions humaines
souvent intéressantes. Le slop, au contraire, est facile à produire et moins riche, illustrant ainsi la
dégradation progressive de la qualité.

Les conséquences des réseaux sociaux

Cette évolution soulève des questions fondamentales sur l'influence que peuvent avoir de telles pratiques sur la
société. Altman, comme d'autres figures de la Big Tech tels qu'Elon Musk ou Mark Zuckerberg, promettent un futur
radieux où la technologie serait au service de l'humanité. Musk évoque des projets pour rendre possibles les
voyages sur Mars tout en suscitant des débats brûlants autour de la désinformation sur les réseaux sociaux.
De même, Zuckerberg clame vouloir "façonner l'avenir des relations humaines", une affirmation qui coïncide
souvent avec des préoccupations croissantes sur l'impact de ses plateformes, notamment sur la jeunesse.

En attendant que Sora 2 transforme ces doux rêves en réalité, Altman insiste sur l'importance de visionner du
contenu de type slop. Ironiquement, cela se traduit par un enrichissement de la lessive de contenus
insipides, eu égard à des conséquences potentielles pernicieuses : atteintes au droit d'auteur, prolifération
de deepfakes et d'autres formes de fake news, dont nous avons déjà vu les implications désastreuses
pour le débat public et la confiance citoyenne.

Dans le secteur technologique, les rêves des milliardaires se heurtent parfois à une réalité décevante,
où les promesses de progrès se trouvent noyées sous une mer de contenus au rabais. Ainsi, une question demeure
: à quel moment cette quête effrénée de profits sacrificiels mettra-t-elle en péril la qualité de l'information et notre
capacité à discernir le vrai du faux ?

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