Le tribunal de Beauvais a récemment condamné Émilie A., 49 ans, pour avoir mis en danger son chien, Mabrouk, un French Bull Tzu, en le maltraitant gravement. Cette affaire réveille les passions et soulève des questions sur la responsabilité des propriétaires envers leurs animaux de compagnie.
EN BREF
- Émilie A. a été condamnée pour maltraitance sur son chien, Mabrouk.
- Le tribunal a prononcé une amende de 2000 euros et des frais de gardiennage de 6030 euros.
- Mabrouk est soigné et a trouvé une nouvelle famille d'adoption après la procédure judiciaire.
Les faits se sont produits le 13 juillet dernier lorsque les gendarmes ont été alertés pour des troubles du voisinage à Neuville-en-Hez. À leur arrivée, ils découvrent un environnement inquiétant : le chien de l'habitation était en très mauvais état. Affamé, amaigri, il présentait d'importantes plaies et une forte odeur nauséabonde. Les soins vétérinaires s'avéraient indispensables, et l'animal a été emmené en urgence.
Des circonstances difficiles
À l'audience, Émilie A. a reconnu la gravité de la situation. « Je n’avais pas d’excuse, tout était compliqué à cette période », a-t-elle témoigné. L’accusée a expliqué que la maladie de Mabrouk avait progressé sans qu'elle ne s'en rende véritablement compte. « Je n’avais pas les moyens financiers, mes enfants étaient ma priorité », s'est-elle disculpée, tout en admettant qu'elle avait pu faire plus pour son animal.
Cependant, cette défense n’a pas convaincu tout le monde. Me Philippe Tabart, l’avocat de l'association Action Protection Animale, a vigoureusement contesté ces excuses. « On n’aime pas un animal lorsqu’on le délaisse au point de le mettre en danger », a-t-il affirmé, ajoutant que l'animal était même enfermé pour cacher les odeurs de sa souffrance.
Une décision judiciaire
Pour la procureure, les difficultés de la prévenue ne justifiaient en aucun cas les mauvais traitements infligés à Mabrouk. En conséquence, elle a requis une interdiction de détenir un animal et a proposé une peine de cinq mois de prison avec sursis.
Finalement, le tribunal a décidé d’être plus clément. Émilie A. a été condamnée à une amende de 2000 euros et à rembourser les 6030 euros de frais de gardiennage engagés par l'association. Cette décision, bien que moins sévère que celle demandée par le parquet, a suscité des réactions mitigées parmi les parties impliquées.
Anne-Claire, membre de l'association : "L'essentiel, c'est que Mabrouk puisse finir sa vie dans sa famille d'adoption. Il ressemble plus à un Gremlins qu'à un chien, mais il est guéri."
L'affaire de Mabrouk nous rappelle l'importance de la vigilance et de la responsabilité des propriétaires vis-à-vis de leurs animaux. Les associations de protection animale appellent à une sensibilisation accrue aux besoins des animaux de compagnie, et à une allocation de moyens pour qu'ils bénéficient de soins appropriés.