Home ActusNews Marseille se prépare : marche blanche pour Mehdi Kessaci, entre crainte et mobilisation

Marseille se prépare : marche blanche pour Mehdi Kessaci, entre crainte et mobilisation

by Matthieu Dourtou
Marseille en Unisson : Entre Peur et Espoir pour Mehdi Kessaci

Samedi 22 novembre à 15 heures, une marche blanche s'élancera depuis le rond-point Claudie d'Arcy, à Marseille. Cet événement est organisé en mémoire de Mehdi Kessaci, âgé de 20 ans, assassiné le 13 novembre dernier. Son frère, Amine Kessaci, un militant écologiste engagé dans la lutte contre le narcotrafic, espère rassembler "100 000 personnes." Le maire de la cité phocéenne, Benoit Payan, encourage la population à y participer. Toutefois, les avis divergent parmi les Marseillais.

EN BREF

  • La marche blanche honore la mémoire de Mehdi Kessaci, tué le 13 novembre.
  • Le maire Benoit Payan appelle à une mobilisation massive.
  • Les participants expriment une inquiétude face à une possible violence lors de l’événement.

Le point de départ de cette marche est empreint de tristesse et d'indignation. Ce lieu, où Mehdi Kessaci a perdu la vie, devient le symbole d'un appel à la paix et à la justice. Attendu par de nombreux Marseillais, cet événement pourrait également révéler des tensions sous-jacentes au sein de la communauté. Les témoignages recueillis sur le marché du Prado, où se mêlent forains et clients, montrent des réactions nuancées concernant la participation à cette marche.

Une habitante du quartier, Malika*, se rendra à la marche mais avec une forte appréhension : "Je vais me couvrir et je porterai un masque", confie-t-elle. Cette mère, qui a vécu une situation similaire lorsque son fils a été pris pour cible, explique son désir de participer tout en ressentant une angoisse palpable.

De l'autre côté du marché, un homme de 35 ans, conscient des enjeux, partage son opinion. "Nous avons franchi un cap, une marche blanche est nécessaire, mais il faut qu'elle soit massive", estime-t-il. Toutefois, il témoigne d'une crainte réelle quant à la sécurité de l'événement, s'interrogeant sur les éventuelles perturbations.

Nathalie*, vendeuse de savons artisanaux, exprime son hésitation : "Je pourrais aller à la marche avec mon fils pour lui faire prendre conscience de ces enjeux." Ce besoin de sensibiliser les jeunes générations émerge comme une thématique récurrente parmi les témoignages.

Le marché du Prado, ce jeudi matin, sous le mistral
Le marché du Prado, ce jeudi matin, sous le mistral © ND

Jeanne*, une jeune femme de 22 ans, ne participera pas à l'événement. Elle souligne l'importance de rendre hommage aux victimes, mais semble troublée par la perspective d'assister à une manifestation. "Cette marche est essentielle pour honorer sa mémoire", note-t-elle avec une gravité palpable. Léon*, 28 ans, sera également absent, mais reconnaît la nécessité de mobiliser autour de telles causes.

Annie et ses amies, toutes septuagénaires, partagent leur appréhension face à d’éventuels débordements lors de la marche. "J'ai peur des échauffourées", confie-t-elle.

Alain*, quinquagénaire vendeur de vêtements, soutient que "tout le monde devrait participer pour dire stop à la délinquance". Il plaide également pour des sanctions plus sévères. Sa préoccupation semble être partagée :

Tom, un homme de soixante ans, exprime son scepticisme vis-à-vis de l'opportunité d'une récupération politique de la marche. "La politique gâche souvent le sens de ces mobilisations", prévient-il.

Isabelle, quant à elle, ne sera pas présente, mais admet être "énormément touchée" par la tragédie. Elle déplore un climat de violence qui semble installé et indique qu'une telle marche est un besoin exprimé par toute une population.

*Tous les participants ont choisi des pseudonymes, sauf Tom, Isabelle et Annie.

Vous aimerez aussi