Ce vendredi matin, un rassemblement de soutien s’est tenu devant l’école maternelle publique Coteaux, à Rennes, regroupant environ 150 personnes. Cette mobilisation fait suite à une menace subie par un enseignant, également directeur de l’établissement, émanant d’une famille qui refuse que leur fillette soit encadrée par un homme. Ce fait soulève non seulement des questions de sécurité mais également des interrogations sur l’égalité des sexes au sein de l’éducation.
EN BREF
- Menaces à l'encontre d'un enseignant à Rennes pour avoir encadré une fillette.
- Un rassemblement devant l'école a rassemblé 150 personnes en soutien à l'enseignant.
- La direction de l'école et le rectorat ont porté plainte suite à l'incident.
Le porte-parole du procureur de la République, Frédéric Teillet, a précisé que l'enseignant avait déposé plainte le 14 octobre pour des faits de menace de mort, survenus quatre jours auparavant. Dans le même temps, le rectorat a décidé de prendre position en déposant également une plainte, témoignant ainsi de la gravité de la situation. Selon des informations fournies par des sources syndicales, la famille concernée ne tolérerait pas la présence d’un homme pour accompagner leur enfant aux toilettes.
Soutien massif à l'enseignant
Lors de cette manifestation, des enseignants d’écoles voisines et de nombreux parents ont exprimé leur inquiétude et leur soutien. « On reproche simplement au collègue d’être un homme et d’encadrer des jeunes enfants », a déploré Mickaël Bézard, secrétaire départemental du syndicat Force ouvrière des écoles en Ille-et-Vilaine. Il a été accompagné par Fabrice Lerestif, secrétaire général FO d’Ille-et-Vilaine, qui a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucun “aspect religieux” dans cette affaire, reprenant les propos du ministre de l’Éducation, Édouard Geffray.
Des pancartes accrochées aux grilles de l'école résonnaient avec des messages tels que « Soutien à notre collègue » et « Parents unis ! Respect et soutien total à nos enseignants ». Cette mobilisation témoigne d’un soutien large pour l’équipe éducative, qui est largement admirée par les parents d’élèves.
Parmi les participants, Pierre Yacger, accompagné de ses enfants, a témoigné de sa confiance envers l’équipe enseignante, affirmant n’avoir « jamais eu de retour négatif » concernant cet enseignant. Toutefois, celui-ci, choqué par l’incident, est depuis en arrêt de travail, évoquant un profond « meurtre par la situation » qui a affecté l’ensemble de l’école, une école où pourtant « tout se passe bien », selon les dires de Bézard.
Un climat tendu à l'école
D'autre part, la demande du corps enseignant de changer l’établissement de la fillette pour retrouver un climat serein se heurte à la nécessité de médiation, comme l'a souligné Gaëlle Rougier, adjointe à l’éducation à la ville de Rennes. « Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs », a-t-elle estimé, tout en insistant sur l’importance de trouver une solution apaisée pour toutes les parties impliquées.
Ce type d'incident soulève des enjeux cruciaux concernant la place des hommes dans l'éducation des jeunes enfants, ainsi que la nécessité d'un dialogue constructif entre les familles et les établissements scolaires. Les conséquences d’un tel événement ne se limitent pas seulement aux individus directement touchés, mais s’étendent à la communauté éducative dans son ensemble.