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Mort d'Yvan Colonna : l'enquête sur l'administration pénitentiaire classée sans suite

by Matthieu Dourtou
Mort d'Yvan Colonna : L'Enquête sur l'Administration Pénitentiaire Archivée

Affaire Yvan Colonna : Le classement sans suite de l'enquête

L'affaire Yvan Colonna, militant indépendantiste décédé en prison, suscite toujours de vifs débats. Le parquet de Tarascon a récemment annoncé le classement sans suite d'une enquête préliminaire ouverte suite à des signalements de députés corses.

EN BREF

  • Le parquet de Tarascon classe sans suite une enquête sur la mort d'Yvan Colonna.
  • Ordonnée à la suite de dénonciations de députés, l'enquête n'a révélé aucun dysfonctionnement de l'administration pénitentiaire.
  • D'importants points relatifs à la gestion des données en détention ont été écartés par le procureur.

Le parquet de Tarascon a classé sans suite une enquête préliminaire ouverte en 2023 après que deux députés corses ont signalé des dysfonctionnements dans l’administration pénitentiaire liés à la mort d’Yvan Colonna. Ce dernier avait été agressé en mars 2022, ce qui avait soulevé des questions quant à la gestion de sa sécurité en détention.

Lors d'une déclaration à l'AFP, le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau, a affirmé qu'une enquête approfondie avait été menée, mais que les éléments fournis ne justifiaient pas une suite judiciaire. Il a ainsi précisé que « les éléments sur lesquels s'appuyait la saisine sur les éventuels dysfonctionnements n'étaient pas établis ». Cette décision a conduit à une satisfaction mitigée parmi les acteurs politiques corses.

Jean-Félix Acquaviva et Laurent Marcangeli, alors députés, avaient, par une lettre datée du 5 juillet 2023, attiré l'attention du procureur sur des faits pouvant constituer une infraction, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale. Ces signalements s’inscrivaient dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire mise en place suite à l’agression d’Yvan Colonna.

Une enquête initialement confiée à la police judiciaire de Marseille portait notamment sur la suppression de données informatiques pouvant impacter la sécurité des détenus. À cet égard, le procureur a déclaré qu'« il n'y a eu aucune suppression ou malversation des données », confirmant que l'administration pénitentiaire n'avait pas failli à ses responsabilités.

Les interrogations sur la gestion des incidents autour d'Yvan Colonna étaient multiples. Une surveillante ayant témoigné dans le cadre de l'enquête avait signalé avoir "reporté dans le logiciel [de gestion des détenus] des faits importants", notamment des changements d’attitude de l’agresseur. Les députés avaient également pointé des défaillances graves dans l'appréciation de la dangerosité de Franck Elong Abé, le détenu condamné pour l'agression de Colonna.

Néanmoins, le procureur Gumbau a écarté ces allégations, concluant qu'"il n'a pas déterminé de faute particulière de l'administration qui aurait laissé à penser un futur passage à l'acte". Au regard de la complexité de cette affaire, il semble qu'un certain flou persiste autour des responsabilités, tant du côté des institutions que de la prise en charge des détenus à risque.

Ce classement sans suite ne manquera pas d'alimenter les débats sur la gestion pénitentiaire en France, notamment sur la nécessité d'évaluer et d'améliorer les systèmes de sécurité afin de prévenir des événements tragiques à l'avenir. Dans un pays où les questions de justice et de sécurité sont au cœur des préoccupations, l'affaire Yvan Colonna reste emblématique des enjeux cruciaux qui se posent dans notre système judiciaire et pénitentiaire.

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