Ce samedi, un événement a suscité une vive réaction dans le milieu pénitentiaire. Un détenu de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, située dans le Nord-Pas-de-Calais, a reçu une permission de sortie, comme l'indique un syndicat de personnels pénitentiaires, confirmant ainsi une information initialement divulguée par RTL. Cette décision a été prise par la chambre d’application des peines de la Cour d’appel de Douai, vendredi dernier, malgré l’opposition du chef de la prison, du parquet de Béthune et du parquet général de Douai.
EN BREF
- Un détenu de haute sécurité a obtenu une permission de sortie controversée.
- La décision a été prise contre l'avis des autorités pénitentiaires.
- Ce cas remet en question le régime de détention ultra-sécurisé au sein du QLCO.
La permission de sortie semble avoir été accordée dans le but pour le détenu de trouver un emploi. Toutefois, cette décision a rapidement été critiquée par le syndicat UFAP UNSA Justice, qui considère qu’elle est « totalement déconnectée des exigences et des réalités » auxquelles font face les agents pénitentiaires. Dans un communiqué, le syndicat exprime son incompréhension :
« Cette permission... dé crédibilise le régime QLCO et expose au grand jour l'absurdité d'un système qui ne sait plus ce qu'il veut. »
Les critiques ne s'arrêtent pas là. Le syndicat poursuit : « On ne peut pas imposer un régime ultra-renforcé, dire publiquement qu’on y incarcère les plus grands narcotrafiquants du pays et voir s’appliquer des décisions qui contredisent cet ensemble frontalement ».
La réaction politique
Cette décision a également suscité l'indignation sur la scène politique. Bruno Retailleau, le président des Républicains, a dénoncé sur le réseau social X cette « aberration », soulignant que la priorité de la justice pénale devrait être la protection des citoyens et non le bien-être de criminels notoires. Il a appelé à la suppression des juges d’application des peines, qu'il considère comme une institution perturbante pour la perception de la justice en France.
Les enjeux du QLCO
Le QLCO de Vendin-le-Vieil est le premier de ce type à avoir ouvert ses portes en France cet été. Cette structure est destinée à isoler totalement des détenus jugés parmi les plus dangereux du pays, tels que les célèbres Salah Abdeslam et Mohamed Amra. L’objectif de ces quartiers de lutte contre la criminalité organisée est de limiter toute forme de communication avec l’extérieur afin d'éviter la continuité de leurs activités criminelles.
Actuellement, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a estimé à environ 500 le nombre de détenus jugés particulièrement dangereux parmi les 86 000 personnes incarcérées en France. Ces QLCO doivent se conformer à un régime très strict, largement inspiré des méthodes antimafia mises en œuvre en Italie.
A travers cet épisode, c'est tout un système judiciaire et pénitentiaire qui est mis en question. La capacité à concilier réinsertion sociale des détenus et sécurité publique semble plus que jamais au cœur des débats.