L'Iran et la Russie scellent un immense accord nucléaire
L'Iran et la Russie ont récemment officialisé un accord majeur, valorisé à 25 milliards de dollars, pour la construction de quatre nouvelles centrales nucléaires dans le sud de l'Iran. Cette annonce a été faite par la télévision d'État iranienne le vendredi 26 septembre.
Le contrat, signé entre la société Iran Hormoz et le géant russe Rosatom, concerne en particulier le site de Sirik, situé dans la province du Hormozgan.
EN BREF
- Contrat de 25 milliards de dollars pour quatre centrales nucléaires en Iran.
- La capacité de chacune des nouvelles centrales sera d'environ 1255 MW.
- Cet accord intervient à un moment critique des négociations nucléaires entre l'Iran et les pays occidentaux.
Actuellement, l'Iran ne dispose que d'une unique centrale nucléaire opérationnelle, située à Bouchehr, qui a une capacité de 1000 MW. Toutefois, cette installation ne couvre qu'une fraction des besoins énergétiques du pays, qui fait face à des coupures de courant fréquentes malgré ses vastes réserves d'hydrocarbures.
La capacité électrique des nouvelles centrales, chacune étant évaluée à environ 1255 MW, est perçue comme une réponse aux difficultés d'approvisionnement en énergie rencontrées par le pays.
Cet accord survient alors que l'Iran est en plein bras de fer diplomatique avec plusieurs pays occidentaux, notamment la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Ces nations ont imposé des conditions à Téhéran pour encadrer son programme nucléaire, conditionnant la levée des sanctions à des engagements précis de la part du régime iranien. La date butoir pour parvenir à un accord arrive à expiration ce samedi à minuit GMT, mettant ainsi l'Iran devant une situation délicate : sans accord, un retour des sanctions de l'Organisation des Nations Unies (ONU) semble inévitable.
Les tensions géopolitiques autour du programme nucléaire iranien
Les États-Unis et Israël, en tant qu'ennemis jurés de l'Iran, soupçonnent Téhéran de vouloir acquérir des armes nucléaires. Malgré les dénégations incessantes de l'Iran qui clame vouloir se doter uniquement d'une capacité nucléaire à des fins pacifiques, les tensions sont palpables.
En juin, une attaque sans précédent menée par Israël, avec l'appui des États-Unis, a visé plusieurs sites nucléaires en Iran, soulignant ainsi les motifs d'inquiétude de la communauté internationale.
En dépit de ces tensions, Téhéran maintient son droit au développement nucléaire civil, une position qui est soutenue par un accord de coopération signé dès 1993 avec la Russie. Cet accord avait permis de relancer la construction de la centrale de Bouchehr, un projet interrompu après la Révolution islamique de 1979 et la guerre Iran-Irak qui a suivi.
Alors que le pays fait face à des défis énergétiques croissants, le développement du nucléaire civil est jugé prioritaire. La décision de construire quatre nouvelles centrales représente ainsi une étape majeure dans la stratégie énergétique iranienne et pourrait également avoir des répercussions profondes sur l’équilibre géopolitique de la région.