Home ActusNews Que se passerait-il si Emmanuel Macron démissionnait ou convoquait une présidentielle anticipée ?

Que se passerait-il si Emmanuel Macron démissionnait ou convoquait une présidentielle anticipée ?

by Matthieu Dourtou
Scénarios d'urgence : L'avenir politique de la France en cas de démission de Macron.

La récente déclaration d'Édouard Philippe, ancien Premier ministre et figure montante de la politique française, pourrait bien résonner comme un véritable coup de tonnerre dans le paysage politique français. Ce mardi 7 octobre, lors d'une interview accordée à RTL, il a encouragé Emmanuel Macron à envisager l'option d'une élection présidentielle anticipée, suggérant qu'elle pourrait se tenir immédiatement après l'adoption du budget. Philippe considère cette décision comme un acte à la hauteur des responsabilités de la fonction présidentielle.

EN BREF

  • Édouard Philippe appelle Emmanuel Macron à envisager une élection présidentielle anticipée.
  • La procédure constitutionnelle prévoit une transition par le président du Sénat en cas de démission.
  • Un scénario de démission à effet différé pourrait susciter des questions juridiques.

Cette déclaration intervient à un moment où la popularité du président est mise à l'épreuve. En tant que chef du gouvernement ayant eu l'une des plus longues durées au pouvoir depuis l'élection de Macron en 2017, Édouard Philippe émet une suggestion qui pourrait bouleverser les équilibres au sein de la Ve République. Son appel à l'anticipation pourrait être perçu comme un indirect rappel aux Français des rendez-vous électoraux cruciaux qui approchent.

Conséquences d'une démission

Si Emmanuel Macron décidait de démissionner, ce serait un sévère séisme politique. Ancré dans l'histoire récente, seul Charles de Gaulle avait alors pris une telle décision en 1969, après l'échec d'un référendum. Un départ de Macron entraînerait l'activation immédiate de l'article 7 de la Constitution, stipulant que le président du Sénat, Gérard Larcher, assumerait la présidence par intérim. Son rôle serait essentiellement administratif : il s'assurerait que le processus électoral se déroule de manière ordonnée sans pouvoir de dissolution ou de révision constitutionnelle.

Selon l'article 7, toute vacance de la présidence doit faire l'objet d'une élection dans un délai précis : entre 20 et 35 jours. Cela poserait le défi d'une campagne rapide, alignée avec les exigences habituelles, y compris le financement et la collecte des 500 parrainages nécessaires. Le processus électoral resterait ainsi encadré par les règles constitutionnelles traditionnellement appliquées.

Cartes sur table : une démission à effet différé

Un des scénarios intrigants invoqués par certains analystes serait une démission à effet différé. Par exemple, Emmanuel Macron pourrait choisir que son départ prenne effet après un certain délai, permettant ainsi d'organiser une transition plus douce et de préparer une campagne sans précipitation, comme le marquerait un délai de 2026. Toutefois, cette approche serait sans précédent et soulèverait d'importantes questions juridiques.

Dans la pratique, rien dans la Constitution ne prévoit ce type de démission différée. Lors de la seule démission historique de de Gaulle, le temps entre l'annonce et l'effet est resté extrêmement limité. La question de savoir si "l'ouverture de la vacance" se réfère à l'annonce ou à la date effective de départ pourrait finalement être tranchée par le Conseil constitutionnel, seul habilité à constater officiellement une vacance.

Limites constitutionnelles et perspective d'élections

Il y a aussi des barrages juridiques à la réélection de Macron, même si son mandat actuel est incomplet. D'après l'article 6 de la Constitution, aucun président ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Cette règle a déjà été confirmée par des experts, affirmant que Macron devrait attendre 2032 pour potentiellement se représenter dans une nouvelle élection.

Toutefois, tous ces scénarios n'existent pour l'heure que dans le champ de la politique-fiction. Emmanuel Macron, jusqu'à présent, a toujours affirmé sa volonté d’honorer son mandat et de rester à la tête du pays. Néanmoins, l’incitation de Philippe à envisager une élection anticipée pourrait bien fictivement attiser le feu des spéculations autour de son avenir à la présidence.

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