Home ActusNews Reconnaissance de l'État de Palestine : enjeux et incertitudes face aux menaces d'Israël et du Hamas

Reconnaissance de l'État de Palestine : enjeux et incertitudes face aux menaces d'Israël et du Hamas

by Matthieu Dourtou
Palestinian Statehood: Navigating Challenges Amid Israeli and Hamas Threats

 

Le 22 septembre, un événement marquant s'est produit à l'Assemblée générale de l'ONU. Le président français Emmanuel Macron a officialisé la reconnaissance de l'État de Palestine, rejoignant ainsi d'autres pays tels que l'Australie, le Royaume-Uni et le Canada. Cette initiative soulève des interrogations sur l'évolution des négociations concernant la guerre à Gaza et la gestion des territoires palestiniens.

EN BREF

  • Plus de 150 pays reconnaissent aujourd'hui l'État palestinien, mais des tensions persistent.
  • Les récentes reconnaissances demeurent principalement symboliques, sans mesures concrètes.
  • La position israélienne se renforce, compliquant davantage le processus de paix.

Cette décision historique soulève de nombreuses questions, notamment : quel impact cela pourrait-il avoir sur la situation des Palestiniens et sur le conflit israélo-palestinien ? Si la reconnaissance de la Palestine par des membres du G7 constitue une avancée, force est de constater qu'elle semble surtout symboliques.

Une Reconnaissance Majoritairement Symbolique

Les pays qui ont récemment reconnu la Palestine ne se sont pas encore engagés dans des actions concrètes, comme l'ouverture d'une ambassade ou la désignation d'une capitale. Leur objectif est de montrer un soutien clair à une solution à deux États, présentée par le Premier ministre australien Anthony Albanese comme la seule voie vers une paix durable.

Par ailleurs, cette reconnaissance vise à exercer une pression sur Israël alors que des hostilités persistent dans la bande de Gaza. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Christophe Lemoine, a souligné l'importance d'arrêter les opérations militaires israéliennes pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.

Dans ce contexte, les récents discours de reconnaissance évoquent tous l'urgence de mettre un terme à la violence.

« La mort et la destruction nous horrifient tous. Cela doit cesser », a clamé le Premier ministre britannique, Keir Starmer.

L'Incertitude sur la Formation de l'État Palestinien

Malgré cette mobilisation internationale, la Palestine peine à remplir les conditions requises pour l'établissement d'un État. Comme l'indique le professeur en droit public Béligh Nabli, « la population, le territoire et l'autorité gouvernementale » sont des éléments toujours en discussion. En effet, les territoires palestiniens restent en grande partie occupés et souffrent d'une division entre Gaza et la Cisjordanie, ce qui complique la gouvernance.

La Question du Hamas et la Réaction Israélienne

Les leaders internationaux ayant reconnu l'État palestinien exigent également un désarmement du Hamas, en place à Gaza depuis 2007. Keir Starmer a rappelé que cette organisation « ne peut avoir aucun rôle dans le futur gouvernement palestinien », tandis que le Premier ministre canadien, Mark Carney, a dénoncé les souffrances infligées au peuple palestinien.

La France, dans la même veine, a exprimé son intention de ne pas ouvrir d'ambassade à moins que les otages capturés lors des attaques d'octobre ne soient libérés.

« Cette condition est la première d'une série de préalables que nous allons défendre au sein du processus de paix », a précisé Emmanuel Macron.

Une Réaction Israélienne Déterminée

Face à ces évolutions, la réponse d'Israël, dirigée par le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, a été directe et ferme. Il a ainsi déclaré :

« Il n'y aura pas d'État palestinien à l'ouest du Jourdain ! J'ai empêché pendant des années la création de cet État ! »

Cette déclaration témoigne de la défiance israélienne quant aux récentes avancées diplomatiques.

Par ailleurs, des ministres israéliens appelés à annexer la Cisjordanie ont exprimé leurs intentions de soumettre une telle proposition. Cette dynamique illustre les complexités croissantes de la situation, alors que près d'un demi-million de colons israéliens résident déjà en Cisjordanie.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a récemment appelé à la prudence face à d'éventuelles représailles, affirmant que les actions continueront, quoiqu'il advienne.

Au sein des instances internationales, l'intégration de la Palestine comme État membre de l'ONU semble loin d'être acquise. Malgré la reconnaissance par une majorité de pays, l'absence d'un soutien des États-Unis au Conseil de sécurité complique l'obtention de ce statut, essentiel pour la Palestine.

Cette période pourrait donc marquer un tournant dans la dynamique des négociations autour de la paix au Proche-Orient, mais également une intensification des tensions dans une région où les espoirs de paix semblent souvent s'éloigner.

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