Mercredi soir, Patrick Haddad, le maire socialiste de Sarcelles, a été la cible d'un guet-apens alors qu'il se dirigeait vers une réunion de quartier. Cet incident s'est produit autour de 21 heures, à proximité de l'école Val Fleuri.
EN BREF
- Patrick Haddad, maire de Sarcelles, a été agressé par une dizaine d'individus masqués.
- Il a dénoncé cet acte comme une atteinte à la démocratie.
- Les autorités et le maire appellent à des mesures renforcées contre la violence et le trafic de drogue.
Alors qu'il sortait de son véhicule, Patrick Haddad a été assailli par des projectiles, notamment des pierres et des œufs. « Je suis tombé sous le choc en recevant une pierre sur le cou, mais ne vous inquiétez pas, je vais bien », a-t-il déclaré après avoir trouvé refuge à l'intérieur de l'établissement scolaire.
Une atteinte à la démocratie
Ce dernier a qualifié cet acte de « lâche » et a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une action isolée, motivée par des voyous indifférents aux valeurs de la République. « Chaque agression contre un élu est une agression contre la démocratie », a-t-il affirmé. Les tensions dans le quartier des Chardonnerettes, où se situe l'école, sont palpables. Le maire a souligné que les violences étaient le fait d'une minorité de jeunes liés au trafic de drogue, « pourrissant la vie des habitants ».
Il a rappelé que cet établissement scolaire avait déjà souffert d'attaques dans le passé, notamment lors d'une réunion similaire, il y a deux ans, où des tirs de mortiers avaient été effectués. Des intrusions ont également été signalées récemment, augmentant la préoccupation de la communauté.
Il ne s'agit pas d'un phénomène isolé. En 2024, le Centre d'analyse et de lutte contre les atteintes aux élus a recensé près de 2 501 incidents de violence visant des élus locaux en France, soit environ 30 à 40 actes par semaine. Les maires, comme Patrick Haddad, représentent 64 % de ces victimes.
Renforcement de la sécurité réclamé
Face à cette escalade de la violence, Patrick Haddad a appelé l'État à accroître ses efforts dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. « Cela engendre une montée de la violence parmi certains jeunes », a-t-il déclaré. Les forces de l'ordre ont été rapidement mobilisées après l'agression et une plainte pour violence physique a été déposée. Alors que les agresseurs demeurent introuvables, le maire a exprimé sa gratitude envers le Préfet du Val-d'Oise et la police nationale pour leur réaction rapide.
En tant que vice-président de la communauté d'agglomération Roissy Pays de France, il a réaffirmé sa volonté de continuer à servir les Sarcelloises et Sarcellois « sans peur et avec détermination ». « La violence n'a pas sa place ici », a-t-il soutenu.
Cette agression met en lumière les défis de sécurité auxquels les élus de terrain sont confrontés, en particulier dans les quartiers sensibles. En mars 2024, une loi a été adoptée pour renforcer la protection des élus locaux, témoignant d'une prise de conscience croissante face à la violence à laquelle ils doivent faire face.