Mardi 21 octobre, dès l'aube, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant l'entrée de la rue Pierre-Guerin, dans la villa Montmorency (Paris 16e), où réside l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, et son épouse Carla Bruni. Cet attroupement a eu lieu en soutien à l'ancien chef d'État, qui devait être conduit à la prison de la Santé dans la matinée pour purger sa peine, suite à sa condamnation pour son implication dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
EN BREF
- Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs.
- Des centaines de supporters ont manifesté leur soutien à son arrivée à la prison.
- Une demande de mise en liberté a déjà été déposée par ses avocats.
Les cris de soutien retentissent dans l'air : « Nicolas, Nicolas, Nicolas ! » et « Président Sarkozy, président Sarkozy ! » accompagnés d'une version improvisée de La Marseillaise. Les drapeaux tricolores et les pancartes proclamant "Vive Nicolas" ou "Non à l'odieux !" témoignent de l'émotion palpable parmi les manifestants, qui se sont mobilisés pendant près d'une heure et demie. Fait intéressant, la densité de la foule a même empêché des parents de déposer leurs enfants à la crèche de la rue Pierre-Guerin.
Parmi les soutiens, Patrice, un homme âgé, arrive avec un chapeau sur la tête et une canne à la main. Visiblement affecté, il déclare : « C'est la honte pour la France, l'opprobre de la justice. Il n'existe aucune preuve, strictement rien du tout. C'est une décision politique ; c'est tout simplement catastrophique. » Son commentaire met en lumière les sentiments d'une partie de la population face à cette condamnation.
La condamnation de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs le 25 septembre dernier. Bien que relaxé des accusations de corruption passive et de financement illégal de campagne, il a écopé de cinq ans de peine, avec mandat de dépôt effectif. Le tribunal a souligné que les faits, d'une gravité exceptionnelle, pourraient altérer la confiance des Français envers leurs institutions.
La présidente du tribunal, Nathalie Gavarin, a précisé que cela justifiait un mandat de dépôt immédiat. Cette décision témoigne d'un processus judiciaire complexe où la simple préparation d'une entente criminelle peut suffire à établir une culpabilité.
Les soutiens s’expriment
Georges, 83 ans et militant des Républicains, fustige également la décision judiciaire. "Il n'a pris aucun argent, ni pour lui ni pour sa campagne électorale", affirme-t-il. Sa conviction que les preuves manquent pour justifier une telle condamnation renforce le sentiment de contestation parmi les partisans de Sarkozy.
Néanmoins, l'avis des critiques reste partagé. Comme l'écrivait un spécialiste dans Le Point, l’infraction d'association de malfaiteurs ne nécessite pas de preuve tangible d'un bénéfice personnel. Il suffit d'éléments concordants pour établir une culpabilité, selon la jurisprudence actuelle.
Réactions à l’incarcération
Avant son départ pour la prison, Frédéric, un fidèle supporteur, s'est exclamé : « Libérez Sarkozy, c'est le meilleur président de la France ! » Quant à lui, Claudia a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, soulignant l'ironie d'incarcérer un ancien président quand d'autres délinquants sont laissés en liberté. La tension entre les différents opinions sur l'affaire est manifeste dans ces échanges.
À 9h15, mains enlacées, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni quittent leur domicile. Ému par la multitude de soutiens, il a simplement adressé un « merci » à la foule, démontrant sa gratitude face à cette démonstration de solidarité.
Démarche juridique à venir
Après son départ vers la prison, un communiqué a été publié sur les réseaux sociaux par Nicolas Sarkozy, où il clame son innocence et dépeint la situation comme une humiliation pour la France, ressentie comme une manifestation de vengeance. Les appels à la mise en liberté se sont multipliés, et ses avocats ont déjà déposé une demande qui sera examinée dans les deux mois à venir.
Cette incarcération suscite des débats passionnés et divisés au sein de la société française. La manière dont cette affaire se déroulera pourrait marquer un tournant tant sur le plan judiciaire que politique. Le chapitre de Nicolas Sarkozy, ancien président, semble loin d'être clos.
