Manifestations en Serbie : Entre soutien au gouvernement et appel à la justice
Le 5 novembre 2025, Belgrade a été le théâtre d'affrontements entre deux rassemblées opposées. D'un côté, des milliers de partisans du président serbe, Aleksandar Vucic, et de l'autre, des milliers de manifestants dénonçant la corruption. Ces événements ont eu lieu quelques jours seulement après une manifestation marquante pour le premier anniversaire de la catastrophe qui a donné naissance à ce mouvement de contestation populaire.
EN BREF
- Des milliers de manifestants se sont réunis à Belgrade pour dénoncer la corruption.
- L'effondrement d'un auvent à Novi Sad, en 2024, a causé la mort de 16 personnes.
- La mère d'une victime est en grève de la faim pour réclamer justice.
Au cœur de la crise, l’effondrement tragique d’un auvent en béton de la gare de Novi Sad, survenu le 1er novembre 2024, a coûté la vie à 16 personnes. Les manifestants profitent de cette commémoration pour pointer du doigt la corruption qui, selon eux, gangrène les projets publics, entraînant ainsi des tragédies comme celle-ci.
Parmi les partisans de Vucic, une foule impressionnante, selon la police, se serait élevée à près de 50 000 individus. Cette mobilisation a été alimentée par des bus affrétés par son parti, le Parti Progressiste Serbe (SNS), de tendance nationaliste. Un militant a déclaré : « Nous sommes ici pour montrer notre soutien à notre président et à notre pays ». Ce dernier, manifestement fier, a partagé sur Instagram des images de la foule, accompagnées de la mention « Fier de la Serbie ».
Un appel à la justice : la grève de la faim
Face à ce déferlement de soutien au président, les manifestants antigouvernementaux n'ont pas tardé à se faire entendre. Ils se rassemblent en signe de solidarité avec Dijana Hrka, la mère d'une des victimes de la catastrophe. Cette dernière a débuté une grève de la faim devant le Parlement, réclamant que les responsables de la mort de son fils soient traduits en justice. Elle dénonce la moquerie qu'elle ressent face à l'afflux des partisans de Vucic autour d'elle.
« C’est honteux. C'est se moquer d’une mère qui a perdu son fils », a exprimé Mina Krstic, militante présente sur les lieux. Les mots de cette mère endeuillée font écho à un sentiment partagé parmi les opposants au gouvernement. Non loin, le célèbre champion de tennis Novak Djokovic ne s'est pas contenté d'assister passivement à la scène. Il a également fait résonner sa voix en partageant un message sur Instagram : « La douleur d’une mère ne doit jamais être un sujet de moquerie ».
Ce climat de tension entre les deux mouvements illustre une division profonde au sein de la société serbe. Les manifestations deviennent chaque jour un symbole de la lutte pour la justice et la transparence face à un gouvernement souvent accusé de détournement de fonds publics et d’absence de responsabilité.
La lutte pour la justice et la dignité des victimes continue de s'intensifier, alors que les protagonistes se retrouvent face à des choix de société cruciaux. Le mouvement anti-corruption a pris de l'ampleur, mobilisant une partie de la population de manière inédite. Dans ce contexte, les mots d'une mère en quête de justice, suivis de près par ceux de la jeunesse serbe, pourraient marquer un tournant dans l'histoire politique actuelle de ce pays des Balkans.