Dans la nuit du 27 au 28 novembre 2025, le village de Beit Jinn, situé à environ 40 kilomètres au sud-ouest de Damas, a été le théâtre d'une violente incursion de l'armée israélienne. Un événement tragique qui a profondément marqué la communauté locale. Ali Iyad Al-Saadi, un jeune syrien de 21 ans, a vécu ces heures d'angoisse dont il se souvient avec une clarté troublante.
EN BREF
- Une incursion israélienne à Beit Jinn a causé la mort de treize Syriens, dont des femmes et des enfants.
- Les forces israéliennes ont mené des bombardements aériens et terrestres, touchant même des lieux de refuge comme une mosquée.
- Le conflit en Syrie continue d'engendrer des tragédies humaines, soulignant l'urgence d'une solution durable.
Ali Iyad Al-Saadi raconte : « À deux heures du matin, les forces israéliennes sont arrivées avec quatre voitures civiles et un tank en soutien. Elles ont arrêté trois jeunes, des civils. Avec d'autres, nous avons essayé de les en empêcher, mais nos armes étaient légères. » La situation a rapidement dégénéré lorsque l'armée israélienne a commencé à bombarder le village avec des drones, des tanks et une artillerie puissante. Selon le récit d'Ali, même la mosquée, où plusieurs personnes avaient cherché refuge, a été touchée.
Les sources officielles syriennes rapportent que treize personnes ont perdu la vie au cours de cette opération, parmi elles des femmes et des enfants. De plus, au moins 24 autres individus ont été blessés dans les échauffourées. L'armée israélienne a quant à elle qualifié cette incursion de « routine », soulignant qu'elle avait été suivie d'un échange de tirs, avec six soldats israéliens blessés, trois d'entre eux gravement.
Les récits des habitants de Beit Jinn décrivent une nuit d'horreur. « Nous avons été réveillés par des tirs aux alentours de trois heures. Il y avait vingt véhicules israéliens, des tanks et des drones qui tiraient sur tout ce qui bougeait. Ils ont tué une famille entière en bombardant leur maison : un père, une mère et leurs deux enfants. Tous les habitants ont fui, » témoigne Firas Zaher, âgé de 41 ans, dont le beau-frère a été blessé par un éclat d'obus.
Ces événements tragiques viennent s'ajouter à la longue liste des violences qui secouent la région depuis de nombreuses années. La complexité du conflit israélo-syrien ne cesse de se renforcer, alimentée par des combats intermittents et des incursions militaires fréquentes. Le village de Beit Jinn, autrefois paisible, est aujourd'hui le symbole des souffrances endurées par les civils qui se retrouvent coincés entre des forces opposées.
À cette époque de tensions exacerbées, la question de la sécurité se pose avec acuité. Les habitants n'ont cependant pas perdu leur espoir d'une issue pacifique. Leurs récits, empreints de douleur et de résilience, témoignent d'une humanité qui persiste malgré l'adversité.
La situation à Beit Jinn, comme dans d'autres localités syriennes, rappelle à tous l'urgence d'une intervention internationale. La communauté internationale est-elle prête à agir pour mettre fin à ce cycle de violence et offrir une lueur d'espoir aux victimes innocentes ? Une telle question mérite d’être posée, alors que les cris de douleur résonnent toujours au sein des familles touchées.