La conclusion d'une tragédie qui a duré plus de 30 ans. Récemment, le meurtrier d'une petite fille de 10 ans, qui avait été enlevée et tuée au Québec en juillet 1994, a enfin avoué son crime, grâce à l'identification de son profil ADN. Le procureur Me Alexandre Dubois a confirmé qu'une analyse effectuée dans le cadre de l'enquête avait révélé la présence des profils génétiques de la victime et de l’accusé.
EN BREF
- Réal Courtemanche a été condamné à la prison à vie pour le meurtre de Marie-Chantale Desjardins.
- Le crime, survenu en 1994, a été résolu grâce à des analyses ADN récentes.
- La victime a été retrouvée quatre jours après sa disparition, laissant une profonde douleur dans sa famille.
Réal Courtemanche, un multirécidiviste de 62 ans, a été condamné ce vendredi par un tribunal à la réclusion à perpétuité. La défense, appuyée par le procureur, a également plaidé pour que l’accusé ne puisse demander une libération conditionnelle avant 25 ans, compte tenu de la gravité des faits.
“Cette sentence est exceptionnelle et reflète la gravité du crime, d’autant plus que Réal Courtemanche s’est attaqué à ce que la société a de plus précieux, ses enfants”, a déclaré Me Alexandre Dubois, du bureau de la Couronne.
Réal Courtemanche avait été interpellé en 2023. Il a été confondu par son ADN lors d’une enquête qui a finalement mené à son arrestation. « On l’a enfin eu », a exprimé à la presse québécoise Réal Berger, l'ancien enquêteur sur cette affaire, avouant que la scène de crime l'a marqué « à jamais ».
Le destin tragique de Marie-Chantale Desjardins
Le 16 juillet 1994, Marie-Chantale Desjardins, âgée de 10 ans, rentrait chez elle à vélo après avoir rendu visite à des amies, à environ 30 kilomètres au nord-ouest de Montréal. Sa dernière apparition a été constatée vers 18 heures, près d'une épicerie de quartier. Quatre jours après sa disparition, son corps a été retrouvé à Rosemère, dans une forêt à proximité. Sa tête était enfoncée dans la terre, et des traces de violence étaient visibles sur son dos. Son vélo avait été abandonné non loin du lieu du crime.
L'autopsie a confirmé que la jeune fille avait été agressée par-derrière et étouffée, un acte horrible qui a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective.
Pendant 30 ans, les enquêteurs ont eu du mal à retrouver la piste du meurtrier, malgré les antécédents criminels de ce dernier. Connu pour son comportement déviant, Courtemanche a été décrit par le quotidien La Presse comme un amateur de "scénarios de viol avec humiliation". Bien que souvent en détention, il venait juste de sortir lorsque Marie-Chantale a disparu. À partir de 2015, il purgeait déjà une peine de prison pour l'enlèvement d'une femme de 27 ans.
“L’avancée de l’ADN vous a rattrapé et va probablement rattraper beaucoup d’autres,” a déclaré la juge à Réal Courtemanche lors de son procès, soulignant l'importance de la science judiciaire dans la résolution des affaires froides.
Lors de l'audience, la mère de Marie-Chantale, Sylvie Desjardins, a eu l’occasion de lire une lettre touchante rendant hommage à sa fille et s'adressant directement à son meurtrier. Elle lui a notamment déclaré : “Et vous, Réal, vous avez cru ôter une vie ; en réalité, vous avez seulement ajouté du poids à votre propre existence. Vous porterez ce silence, ce vide, ce regard que vous avez éteint, jusqu’à votre dernier souffle.” Ses mots résonnent comme un écho de la douleur et de la souffrance causée par cet acte impardonnable.
Ce procès et la condamnation de Réal Courtemanche apportent une forme de clôture aux proches de la victime, mais aussi un rappel amer des tragédies qui ont marqué notre société. La lutte pour la justice peut parfois être longue, mais chaque avancée compte dans la quête de vérité et de réparation pour les victimes et leurs familles.