Un dîner de gala marquant une réhabilitation diplomatique a eu lieu ce mardi à la Maison Blanche, où le président américain Donald Trump a officiellement désigné l'Arabie saoudite comme un « allié majeur non-membre de l’Otan ». Ce format de coopération militaire, qui concerne déjà dix-neuf pays, est perçu comme une avancée significative dans les relations entre Washington et Riyad.
EN BREF
- Donald Trump qualifie l'Arabie saoudite d'allié majeur non-membre de l'Otan.
- Accords de défense incluant la livraison de F-35 et des technologies avancées.
- Des tensions passées autour de l'affaire Khashoggi semblent apaisées.
Lors de cette réception honorant le prince héritier, Mohammed ben Salmane, Donald Trump a exprimé sa satisfaction quant à l'essor de la coopération militaire entre les deux nations. « Ce soir, je suis ravi d’annoncer que nous poussons notre coopération militaire à des sommets encore plus élevés », a-t-il déclaré, soulignant l'importance stratégique de cette initiative pour le royaume saoudien.
Coopération militaire et énergétiques renforcées
Ce rapprochement diplomatique s'accompagne d'importants accords dans le domaine de la défense et de l'énergie. En particulier, le prince héritier a obtenu la promesse d'une livraison future d'avions de combat F-35, intégrée dans un accord bilatéral de défense. Autre fait marquant, les deux pays ont ratifié une déclaration commune sur l'énergie nucléaire civile, marquant les bases d'une coopération pouvant atteindre des milliards de dollars sur plusieurs décennies.
On note également des avancées dans le secteur des technologies. L'Arabie saoudite, qui cherche à diversifier son économie, aura accès à des systèmes américains de pointe d'intelligence artificielle, renforçant ainsi sa position sur le plan technologique tout en garantissant la protection de ces innovations contre toute ingérence étrangère.
Le prince héritier, reçu avec tous les honneurs militaires possibles, a même été félicité par Donald Trump pour son « bilan incroyable en matière de droits humains ». Un énoncé qui fait écho à la controverse entourant l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, tué en 2018 dans le consulat saoudien à Istanbul. Les services de renseignement américains avaient pointé la responsabilité directe de Mohammed ben Salmane dans cette affaire.
Un changement de ton diplomatique
Contrairement à son prédécesseur Joe Biden, qui souhaitait traiter Mohammed ben Salmane comme un paria, Donald Trump a choisi de traiter le prince héritier avec un respect et un égard dignes d'un chef d'État. Ce faisant, il cherche à restaurer un partenariat stratégique, à un moment où la concurrence avec la Chine pour l'innovation technologique est de plus en plus pressante.
Mohammed ben Salmane a par ailleurs promis d’augmenter les investissements saoudiens aux États-Unis, dont le montant atteindra prochainement 1 000 milliards de dollars, une hausse significative par rapport aux 600 milliards annoncés auparavant. Cette promesse s'inscrit dans la volonté de renforcer la coopération économique et stratégique entre les deux nations.
Malgré l’apaisement des tensions, le prince héritier a temporisé sur une demande insistante de Donald Trump : l’adhésion de l'Arabie saoudite aux accords d'Abraham, qui visent à normaliser les relations entre plusieurs pays arabes et Israël. Ce dossier délicat reste un point d'achoppement dans les négociations.
En somme, cette rencontre marque une étape décisive dans les relations entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, illustrant une volonté de collaboration renforcée sur des enjeux militaires, économiques, et technologiques. La dynamique instaurée entre les deux nations pourrait redessiner le paysage diplomatique de la région, tissant de nouveaux liens dans un contexte international en constante évolution.