L'Australie a décidé de mettre en œuvre une loi révolutionnaire qui contraindra les grandes plateformes en ligne, dont Twitch, à interdire l'accès à tous les utilisateurs âgés de moins de 16 ans. Cette annonce, faite le vendredi 21 novembre par l'agence régulant Internet dans le pays, marque un tournant dans la politique de régulation des réseaux sociaux, qui se mettra en place dès le 10 décembre prochain.
EN BREF
- Twitch et d'autres plateformes doivent interdire l'accès aux utilisateurs de moins de 16 ans à partir du 10 décembre.
- Les entreprises s'exposent à des amendes pouvant atteindre 49,5 millions de dollars australiens en cas d'infraction.
- Cette loi souligne les défis de la régulation de l'âge sur les réseaux sociaux dans un contexte international.
Cette législation impose un défi considérable aux réseaux sociaux, qui devront supprimer les comptes des utilisateurs non conformes. En cas de manquement, les entreprises risquent des sanctions financières très lourdes, pouvant aller jusqu'à 49,5 millions de dollars australiens, soit près de 28 millions d'euros.
La Commission de sécurité électronique du gouvernement australien a déterminé que Twitch ne remplissait pas les critères d'exemption. Historiquement, la plateforme a commencé comme un site dédié aux jeux vidéo, mais s'est élargie pour inclure divers types de contenus en direct.
Les implications de la nouvelle législation
Ce changement législatif, qui s'inscrit dans une tendance plus large de régulation des médias sociaux, a également suscité des critiques de la part des acteurs du secteur technologique. Les entreprises ont qualifié cette loi de vague et problématique, estimant qu'elle pourrait s'avérer difficile à appliquer. Néanmoins, certaines plateformes comme Pinterest, Lego Play et WhatsApp n'ont pas été incluses dans cette interdiction.
Twitch, selon ses propres données, indique que presque 70 % de ses utilisateurs ont entre 18 et 34 ans, tandis qu'il n'y a aucun accès autorisé pour les utilisateurs âgés de moins de 13 ans. Toutefois, la plateforme n'a pas divulgué de chiffres concernant les utilisateurs de moins de 18 ans, ce qui soulève des questions sur la transparence.
D'autres pays dans le monde se penchent actuellement sur la possibilité de mettre en place des régulations similaires, analysant l'efficacité d'un cadre législatif à même de sécuriser l'usage des réseaux sociaux par les plus jeunes. Toutefois, des experts critiquent l'aspect symbolique de cette nouvelle législation, arguant que les défis techniques liés à la vérification de l'âge des utilisateurs demeurent considérables.
Ainsi, la mise en œuvre de telles lois invite à une réflexion plus large sur le contrôle parentale, la sécurité des enfants en ligne, et la responsabilité des plateformes numériques. L'équilibre entre la protection des jeunes et la liberté d'accès à l'information est pour le moins délicat. Une question subsiste : dans quelle mesure ces mesures peuvent-elles réellement protéger les utilisateurs vulnérables sans restreindre l'accès à des contenus bénéfiques ?